A l’instar de la majorité des villages de Kabylie, Les habitants de Tala Lbir sis à quelques 3km du chef-lieu communal de Boudjellil n’ont pas failli à la traditionnelle fête de Tafsut.
Coïncidant avec la journée du 28 février du calendrier grégorien, la belle saison est tellement prisée dans la région qu’on note la fameuse expression «Amager n Tefsut» qui signifie «Aller à la rencontre du printemps». Cette phrase est nettement plus abstraite si seulement les villageois sans grands moyens n’avaient pas goûté aux rudes vagues de froid de la saison hivernale à peine écoulée. Les habitants de cette petite bourgade qui ne constituent d’ailleurs aucune exception par rapport aux autres villages juchés sur les montagnes des Ath Abbas, entament leurs activités et leurs projets avec la rentrée de cette fleurissante saison, à en dire que la neige leur avait tout gelé. Le printemps permet ainsi un soulagement relativement aux conditions de vie hivernales très difficiles. En plus des adultes, la joie du printemps se voit principalement sur les effigies des enfants. A cette occasion, ils sortent dans des promenades à travers les champs verdoyants, balançant dans les mains des corbeilles de friandes et de bombons. C’est aussi l’opportunité de visiter le site mythique de «Ljamaà Lbir», une mosquée en ruine dont aucun des habitants, même les plus âgés, ne se souviennent de sa construction. Offrant une étendue vue de beauté sur les grands champs d’oliviers s’étalant jusqu’à Tassift, le site est actuellement mieux doté d’une assez grande cour permettant justement ce genre de rencontres. Juste après le déjeuner se composant principalement d’un repas symbolique qu’on appelle «ameqful», les femmes se donnent rendez-vous sur ce site entonnant ainsi des champs de fête pendant tout l’après-midi du vendredi. La journée est choisie vu qu’elle est de repos pour les écoliers. En définitive, cette journée demeure, au même titre que Yennayer et Anzar, une des fêtes de la nature que nos aïeuls avaient tant célébrée vu que leur vie-même dépend principalement de cet équilibre climatique. Un principe qui s’est avéré logique de nos jours.
M. S.

