A une quinzaine de jours de la date limite de dépôt des dossiers de candidatures pour les législatives du 10 mai prochain, qui a été fixée au 26 de ce mois, les candidats dans la wilaya de Bouira se bousculent pour figurer sur les listes définitives.
Ainsi et d’après les chiffres en notre possession, près de 40 dossiers ont été retirés, dont la plus grande majorité concerne les listes indépendantes. En effet, sur les 40 retraits comptabilisés à ce jour, 27 concernent les bannières indépendantes et seulement 13 sont à mettre au crédit des différents partis politiques. Ces chiffres traduisent un engouement certain pour ces législatives. Cependant et au-delà de cette «ferveur», il y a des paramètres qui doivent être mis en lumière afin d’expliquer cet enthousiasme. D’après les spécialistes de la vie politique nationale, l’Etat a tout misé sur les prochaines législatives, dans le but de «redorer» son blason et donner une image d’un parlement hétéroclite, composé de tous les acteurs de la scène politique. Selon ces observateurs, le pouvoir, par le biais de facilitations pour les listes indépendantes et d’agrémentes accordés à tour de bras aux nouveaux partis politique, voudrait que le futur hémicycle soit une mosaïque d’élus de tous bords, sans pour autant permettre l’émergence d’une majorité politique forte. Par ailleurs, cette course à la candidature cache bien souvent, selon certains commentateurs de la scène politique, des ambitions purement personnelles. De l’aveu même des quelques représentants politiques interrogés, il existe deux catégories de candidats à la candidature : Ceux qui aspirent réellement à changer les choses et d’autres qui «s’engouffrent» dans la brèche, avec comme seule aspiration, figurer en bonne position dans les listes définitives. Cette situation exaspère plus d’un, à l’image de M. Bailliche, représentant du Mouvement populaire algérien (MPA), au niveau de la wilaya de Bouira. Ce dernier soulignera le fait que certains «postulants» n’ont aucun objectif militant et encore moins la notion d’intérêt public : «Vous savez, la politique est avant tout un dévouement, pour ne pas dire un sacerdoce. Néanmoins, certaines personnes perçoivent ces élections législatives comme un tremplin, pour se faire une place au soleil», a-t-il regretté. Avant d’ajouter : «Franchement, nous éprouvons quelques difficultés à confectionner nos listes, du fait que certains individus veulent coûte que coûte avoir une place de choix… C’est consternant !», a-t-il affirmé avant d’enchainer : «Toutefois, au sein de notre parti, nous nous efforçons de décanter les choses, dans le but de présenter la meilleure liste possible», nous a-t-il confié. Ce même constat est également dressé par M. Derraj, représentant du Front des forces socialistes (FFS), à l’échelle de la wilaya : «Il est vrai que les candidats à la candidature foisonnent d’un peu partout, pour une liste qui ne devra au final contenir que 12 noms.
Cependant, pour le FFS, les choses sont claires et nos militants savent à quoi s’en tenir. Nous sommes un parti qui refuse tout opportunisme et autres intentions malsaines. Ceci dit, il est vrai que certains ont fait du prochain scrutin, un évènement personnel. C’est bien dommage !», a-t-il souligné. Quoi qu’il en soit, les candidats indépendants, aussi bien que les partis politiques, auront jusqu’au 26 mars prochain pour valider leurs listes de candidats, d’ici là les tractations et autres «négociations» iront bon train, toujours dans les coulisses.
Ramdane B.