En hommage à Farid Ali

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En collaboration avec l’association culturelle Tharwa n Gaya, la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, organisera à partir de ce jeudi 15 mars, la sixième édition du festival de la chanson amazigh.

Cette festivité devenue coutume, et qui s’étalera sur une durée de trois journées à savoir les jeudi, vendredi et samedi prochains, sera dédiée cette année au célèbre chanteur de la révolution, Farid Ali en l’occurrence. La direction de la culture a concocté à cet effet un programme riche et varié. La maison de la culture Mouloud Mammeri abritera ainsi diverses activités entrant dans le cadre de ce programme tracé pour la célébration dudit festival, avec des spectacles, conférences, sorties touristiques et expositions, entre autres. Le coup d’envoi de cette sixième édition du festival de la chanson amazigh, sera donné jeudi, par l’annonce officielle du concours national de la chanson amazigh qui sera dédié et se voudrait un important hommage à l’un des pionniers de la chanson qui a su combattre durant l’ère du colonialisme par ses poèmes qu’il a merveilleusement chanté. Une manière particulière d’un noble combat. Une exposition sur la vie dudit chanteur de la révolution décorera le hall de la maison de la culture durant la période de ce festival. Ceci, en plus d’une projection sur sa vie et son œuvre, qui sera animée dans la première partie de cette première journée, et ce à la salle de spectacles. Tandis que l’après-midi sera marqué par des prises de paroles, ainsi que l’organisation d’un concours avec les groupes de trois wilayas, Tizi-Ouzou, Khenchela et Boumerdes. Le village natal du chanteur Farid Ali (Aït Khelfoune) dans la commune de Bounouh relevant de la daïra de Boghni, accueillera le lendemain matin (vendredi) une foule qui se recueillera sur sa tombe. Ceci, alors que la salle de spectacles abritera quant à elle les groupes qui viendront de Bejaïa, El Bayedh, Oran, Bouira et Bordj Bou Arrerij, pour un autre concours musical. Tandis qu’au niveau de la salle de spectacles, ce sera la cérémonie de clôture du sixième festival de la chanson amazigh. Une clôture qui sera marquée par un spectacle auquel participeront plusieurs chanteurs et groupes, notamment Damel Izli, Sonia Outaleb, Farid Malki, un groupe Hip Hop de Tizi-Ouzou, Loucif Lyes et Meziab Samir. Pour rappel, Farid Ali, de son vrai nom Khelifi Ali est originaire d’Ikhelfounene, un village relevant de la commune de Bounouh dans la daïra de Boghni. Il est né le 09 janvier 1919. Après l’obtention d’un certificat d’études, il a quitté son village pour chercher du travail à la capitale où il travailla comme cordonnier. Avant de débarquer à Paris en fin des années quarante, Farid Ali Ou Khelifi Ali de son vrai nom, fréquenta deux personnes qui sont considérées comme ses amis révolutionnaires, il s’agit d’Ali Oudarène et d’Ahmed Oumeri. Ces derniers étaient nommés bandits d’honneur à l’époque du colonialisme français. C’est à Paris que Farid Ali fut encouragé par ses amis nationalistes notamment Mohamed El Djamoussi, Amraoui Misssoum ainsi que Mohamed El Kamel, pour pénétrer dans le monde artistique. De là il a commencé à triompher depuis sa participation à deux récitals qu’a organisés Mohand Saïd Yala dans une salle dans la ville de Paris, avec son ami Mohamed El Djamoussi. En 1951, Farid Ali fut expulsé et ce, suite à un attentat contre un responsable de l’ORTF, où il a été objet de soupçon. A son retour en Algérie, il devint actif au rang du PPA/MTLD. Il a été arrêté dans sa commune en 1956, pour être ensuite mis en prison à Draâ El Mizan où il passa une année. En 1958, Farid Ali rejoint la troupe artistique du FLN, à l’instar de beaucoup d’autres. Faisant partie de cette dernière, Farid Ali a pu sillonner plusieurs pays. Après l’indépendance, il rentra en Algérie et enregistrera par la suite quatre disques et deviendra en parallèle gérant d’un restaurant à la capitale. Lors des problèmes politique du pays, Farid Ali fait encore une fois la prison, et ce en 1964. Le chanteur révolutionnaire décéda le 19octobre1981 ; à l’hôpital de Boghni, alors qu’il avait 62 ans. Farid Ali très connu par la chanson «Ayema Svar Ouratrou» qui continue à être chantée par les nouvelles générations, au même titre que tant d’autres titres par lesquels il a triomphé durant longtemps, et avec lesquels il a gravé son nom dans les mémoires, pour lesquels il restera toujours vivant.

Rachida Selmani

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