Invité hier matin sur les ondes de la chaine 3 de la radio nationale, le secrétaire d’Etat chargé de la communauté algérienne à l’étranger s’est dit outré par les nombreux dérapages qui visent les musulmans en Europe, particulièrement dans l’Hexagone, ou la campagne électorale des présidentielles bat son plain. Il a même évoqué un « vent de xénophobie » qui souffle sur l’Europe. « Les sorties de route et les écarts de langage stigmatisant le musulman et l’immigré vont laisser des séquelles. Il appartient à l’intelligence des gouvernements de traiter ces aspects dans un esprit autrement plus constructif », a t il avertit avant de préciser que c’est justement dans ce contexte que l’Algérie et plusieurs pays d’Europe se penchent actuellement pour élucider la question relative à la question des visas. C’est ainsi qu’avec la France, entre autres, le fait d’apposer un cachet sur le passeport des ressortissants algériens à leur retour au pays, est considéré comme un acte discriminatoire. A précisé Benattalah . Et d’ajouter : « Il y a une propension chez nos partenaires européens à considérer le territoire de pays tiers comme un prolongement du territoire européen. Les mesures unilatérales qui sont édictées procèdent de cet état d’esprit. Nous considérons que les contrôles doivent être opérés aux points frontaliers du territoire Schengen, pas sur le territoire national. C’est un point de divergence important. Il faut que nos partenaires en prennent conscience ». Selon lui, les services consulaires s’attribuent des prérogatives policières. Halim Benattalh a également annoncé l’existence de négociations, temporairement suspendues, avec l’Espagne et l’Italie sur l’allègement des procédures d’obtention de visas pour les Algériens. Les décisions qui seront prises par Madrid et Rome seront toutefois tributaires de l’aval de Bruxelles. Alger a également fait des propositions similaires à la Belgique et au Royaume Uni. « Nous avons reçu un signal positif. Avec ces deux pays, nous sommes au tout début du processus », a t il confirmé. Toujours à propos des conditions d’accueil des Algériens, mais cette fois ci à l’aéroport de Damas, le secrétaire d’État a parlé des Algériens interpellés par la police à l’aéroport de de cette capitale arabe . « Notre ambassadeur est intervenu et les autorités ont décidé de mettre fin à ces interpellations. Nous avons constaté sur le terrain que cela a été fait (…) Nous n’avons pas reçu d’explication à ces interpellations », a t il noté. Il a également évoqué le cas de non renouvellement des permis de séjour pour les Algériens résidant aux Émirats arabes unis. « Nous avons été alertés par un certain nombre de nos concitoyens qui séjournent depuis longtemps aux Émirats du fait de non renouvellement de leurs cartes de séjour. Nous avons demandé à l’ambassadeur de fournir des éclaircissements à ce sujet et de régler ces cas dans la bonne atmosphère qui règne entre les deux pays », a t il souligné.
F. Z.