“C’est inadmissible que le terrorisme soit vaincu ailleurs et pas en Kabylie”

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«Je m’engage à éradiquer le terrorisme en Kabylie, notamment à Tizi-Ouzou et Boumerdés, si jamais on accède au pouvoir», a annoncé le secrétaire général du Mouvement Populaire Algérien (MPA), Amara Benyounes, sur le plateau du forum hebdomadaire de Radio Tizi-Ouzou.

Pour le SG de l’ex UDR, il est inadmissible que des terroristes écument sur un rayon très réduit dans la région. « Il faudra déployer les moyens adéquats pour mettre fin à ce phénomène lié au terrorisme en Kabylie », dira l’orateur, et de préciser que « les moyens sont les mêmes utilisés dans les autres wilayas, telles Rélizane, Médéa, Ain Defla… ». Amara Benyounes, qui s’est dit contre l’amnistie, préconise d’engager une réflexion sérieuse sur la lutte anti-terroriste afin de la rendre plus efficace. L’invité de Radio Tizi-Ouzou, tout en faisant porter le chapeau à l’Etat pour cette situation du chaos que vit la région, estimant que c’est « la faute à l’Etat si la sécurité n’est pas revenue en Kabylie », affirme qu’il est plus que nécessaire de venir à bout du terrorisme, car, fait-il remarquer, le phénomène menace un des droits les plus élémentaires du citoyen, à savoir le droit à la vie. Aussi, relève-t-il encore, le terrorisme enfreint sérieusement au développement dans la région. Une région qui, il est vrai, vit un marasme social et économique absolu. « Force est de constater, qu’aujourd’hui, la Kabylie n’attire plus d’investisseurs, mais pis encore, elle fait fuir ceux qui s’y sont installés », soutient-il. Pour Amara Benyounes, la Kabylie doit retrouver sa sérénité et sa sécurité une condition sine qua non pour espérer aller de l’avant en matière de développement. Un développement qui est également soumis à un autre problème, et non des moindres, à Tizi-Ouzou, souligne le SG du MPA, il s’agit du foncier. « Le problème du foncier se pose avec acquitté ici à Tizi-Ouzou plus qu’ailleurs, dans la mesure où 90% du foncier de la wilaya relève du domaine privé », précise-t-il, estimant qu’il faudra résoudre ce problème. Restant dans le domaine de développement avec, cette fois, une vision nationale, l’orateur estime que le passage à l’économie de marché est une obligation. « Il faudra ouvrir tous les secteurs à la concurrence », lança Benyounes, expliquant que la concurrence est un vecteur essentiel du développement. Dans le même sillage, le secrétaire général du MPA incite les citoyens à s’enrichir. « Il ne faut pas que les gens aient des complexes à avoir de l’argent. Au contraire, il faut que tout le monde essaye de s’enrichir en investissant davantage, car l’Algérie s’enrichira, à coup sur, avec cela », dira-t-il.

«Désormais, je répondrais aux accusations proferées contre ma personne»

Abordant la chose politique, et plus précisément les prochaines élections, Amara Benyounes, qui a révélé que la liste électorale sera conduite à Tizi-Ouzou par Chérif Aït Ahmed, affirme que la participation à cette échéance est un choix. « On a beaucoup donné en boycott, à tel point qu’on a décidé que sauf cataclysme absolu, on participera aux élections !», affirmera Benyounes, pour qui, le MPA « sera gagnant lors des prochaines législatives », cela dans ce sens, explique-t-il, que sa formation partira pour la première fois aux élections et qu’ainsi, ce sera pour elle une occasion pour tâter le terrain. Questionné sur les chances des uns et des autres, notamment les islamistes avec leur nouvelle alliance appelée Alliance Verte, Amara Benyounes affirme que, sauf catastrophe qu’il catalyse en une abstention forte, le clan islamiste n’aura aucune chance d’emporter la prochaine joute électorale. D’ailleurs, l’invité du forum de Radio Tizi-Ouzou a réitéré son appel pour un vote massif, le 10 mai prochain. Un rendez-vous qu’il qualifie de capital, même si ces élections, a-t-il soutenu, n’aboutiront pas à une constituante. Pour Benyounes, il est essentiel de ne pas laisser les islamistes, ou « les intégristes » pour reprendre son expression, récupérer par le vote ce qu’ils ont perdu militairement, référence faite au terrorisme et à la défaite qu’il a subi après dix années. « Je n’ai pas peur des intégristes, dois-je préciser, seulement, j’attire l’attention de mes concitoyens sur le danger que représente cette mouvance », dit-il en donnant comme exemple, pour illustrer sa vision des choses, ce qui se passe dans les pays voisins à l’image de la Tunisie et de l’Egypte. Deux pays qui ne ressemblent pas à l’Algérie, selon lui, dans ce sens que les Tunisiens et les Egyptiens viennent de découvrir les islamistes, alors que les Algériens, continue-t-il, les connaissent depuis plus de 20 ans. « Les intégristes n’ont aucune chance de gagner les élections », affirme-t-il encore.

«Louiza Hanoun a été récompensée par rapport à sa participation aux législatives de 2002»

A propos des différentes attaques dont il ne cesse de faire l’objet, notamment celle l’accusant de corruption, Amara Benyounes a encore lancé un énième défi à ses détracteur : « Chiche, qu’ils se présentent pour faire les comptes et on verra qui de nous s’est enrichi par la politique ». Dans ce sillage, Benyounes estime qu’il s’est retrouvé à faire de la politique pour faire face aux intégristes. Il affirma que, désormais, il répondra à ces accusations. « À chaque mensonge, je dirais deux vérités », a-t-il averti. La sortie de Louiza Hanoun, la semaine écoulée sur ce même plateau, a été plusieurs fois évoquée par les journalistes présents qui ont interpellé Amara Benyounes sur les propos de cette dernière, notamment la polémique autour des faux partis. L’invité du jour de Radio Tizi-Ouzou n’a pas mâché ses mots pour répondre à cette dernière. Pour lui, la secrétaire générale du PT a une dent contre les nouveaux partis. « Sincèrement, ses propos font rire, je ne sais même pas s’ils méritent une réponse ! », ironise t-il, avant de lâcher que « cette femme n’hésite, apparemment, pas à me citer à chacune de ses sorties. Pourtant je n’ai jamais eu de problème avec elle, ni avec une quelconque personnalité politique et encore moins avec un parti politique, mais puisque elle n’hésite pas à s’attaquer à ma personne, je dirais que celle-ci a été récompensée par rapport à sa participation aux élections de 2002, pour se trouver à la tête d’un important groupe parlementaire aujourd’hui, alors que son parti n’a glané que quelques siège, alors… ».

Sur un autre registre, celui relatif aux affirmations de Hanoun sur des velléités d’intervention étrangère en Algérie, le SG du MPA dira que son homologue du PT « est mal placée pour parler d’intervention étrangère, puisqu’elle fut la première responsable politique à demander une enquête internationale sur les massacres en Algérie. Elle critique, aujourd’hui, Djaballah, alors qu’elle a siégé avec lui à Sant Egidio en 1995. Je crois qu’elle fait tout pour se racheter. Ce n’est pas interdit, mais elle ne doit pas oublier d’où elle vient», conclut Amara Benyounes.

M.O.B

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