Combien vaut un siège à l’APN ?

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L’argent pourrait jouer un rôle important lors des prochaines législatives. Une raison suffisante pour s’indigner et s’inquiéter pour le jour du vote ou des candidats pourraient bien être tentés d’acheter des voix et surtout lors de la constitution des têtes de listes ou les premières loges pourraient être attribués aux riches . En pareilles circonstances, le bon sens voudrait que les programmes et la stature des candidats appelés à les appliquer sur le terrain soient le sujet de discussion et de débats. Or, un autre phénomène est entrain de s‘enraciner dans la culture politique et prend même des proportions alarmantes. Il est même entrain de se muer en pratique ordinaire et banale. C’est ainsi qu’il est presque établi que pour espérer un jour piloter une liste aux élections, il faut «en avoir plein les poches». Etre «plein aux as» est le premier critère pour figurer aux trois premières positions sur l’affiche. Si pour l’Etat, les campagnes électorales sont coûteuses pour ne pas dire budgétivores, du coté des partis politiques, on réclame à ce dernier une aide pour le financement de leurs campagnes. Mais, le ministre de l’Intérieur ne semble pas les entendre de cette oreille puisque, en guise de réponse à leur requête, Ould Kablia a coupé court. «Ces partis ne peuvent pas compter sur l’aide de l’Etat», a-t-il toujours déclaré . S’exprimant sur la position de son département vis-à-vis de la contrepartie financière exigée par certains partis politiques (FNA, Ndlr) aux personnes désirant occuper les têtes de listes au prétexte de financement de la campagne électorale, Ould Kablia a qualifié un tel comportement d’illégal. C’est ainsi qu’on parle d’ores et déjà d’une assemblée qui sera prise en otage par la cupidité. En tout cas, la question de l’utilisation des moyens de l’Etat a déjà été esquissée dans une intervention du président de la République qui rappelait que les moyens de l’Etat ne devaient pas être mobilisés à des fins électoralistes. Le chef de l’Etat a mis en garde en février dernier contre l’utilisation des moyens de l’Etat par tout responsable, membre du gouvernement, haut fonctionnaire ou cadre dirigeant d’entreprises publiques, candidat aux prochaines élections législatives. Par ailleurs, certains partis en lice n’ont pas hésité à demander aux candidats de financer la campagne.

«Cela n’est pas interdit par la loi, notamment face à l’absence de subvention de l’Etat», justifient-ils. D’autres partis ont relevé toutefois, «l’absence de la justice» concernant l’octroi des subventions étatiques aux formations politiques. Des partis ont bénéficié de subventions de l’Etat contrairement à d’autres, affirment certains candidats. Enfin, l’argent qui n’est qu’un moyen de gestion de l’action politique, a pris le pas sur le débat, sur les programmes et les nouvelles idées politiques.

Ferhat Zafane

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