Diversification de la production agricole, un objectif stratégique

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Réputée comme un territoire agricole par excellence (céréales, pomme de terre, viandes blanche et élevage ovin), la wilaya de Bouira ne comptait qu’un seul périmètre irrigué celui de la plaine des Aribs (Aïn Bessem-Raouraoua), alimenté par les eaux du barrage de l’Oued Lakhal d’une capacité de 30 millions de mètres cubes et où la culture de la pomme de terre demeure l’activité principale.

Cette dernière a trouvé depuis quelques années un autre terrain de prédilection sur le plateau d’El Esnam, ce qui a propulsé Bouira au premier rang des wilayas productrices de ce tubercule, avec Aïn Defla. A partir de cette année, deux autres périmètres agricoles irrigués vont enrichir le potentiel de production de la wilaya et permettre une large diversification des cultures. Ainsi, sur le plateau d’El Esnam, un périmètre de 3 395 hectares a été identifié et délimité. Un décret portant déclaration d’utilité publique l’opération relative aux travaux d’aménagement hydro-agricole de ce périmètre est en préparation. Il est en de même de la vallée est du Sahel (M’Chedallah) où un autre périmètre de 1 600 hectares, constitué essentiellement d’oliveraies, a été identifié et délimité. Ces deux périmètres irrigués, qui totalisent 4 995 hectares, sont rendus possibles par la disponibilité de la ressource hydrique issue du barrage de Tilesdit (capacité de 170 millions de M3), érigé au piémont du Djurdjura et inauguré en 2005. Après que ces eaux eurent été acheminées pour les foyers de plusieurs communes de l’est et du sud de la wilaya, le temps est venu pour exploiter cette manne hydrique pour l’objectif de l’accroissement et de la diversification des produits agricoles (arboriculture, maraîchage). Notons que, dans la foulée de ces deux périmètres, un autre périmètre attenant à celui de M’Chedallah prendra le relais pour exploiter la vallée de la moyenne Soummam (aval d’Akbou, dans la wilaya de Béjaïa) sur une superficie de 3 820 hectares. C’est à ce niveau qu’interviendra une autre source d’alimentation en eau : le barrage de Tichy Haf (capacité de 150 millions de M3), érigé dans la commune de Bouhamza sur l’oued Bousellam. Avec cette jonction, c’est à une véritable «chaîne» hydraulique que l’on a affaire, alimentant un couloir agricole allant de la sortie de la ville de Bouira jusqu’au territoire d’Allaghène/Akbou, sur près de 9 000 hectares. L’entreprise chargée des travaux d’aménagement hydro-agricole de ce grand périmètre est déjà installée au niveau de Raffour (commune de M’Chedallah). Ces travaux consistent essentiellement en la réalisation d’adduction, l’installation du réseau d’irrigation, la réalisation des infrastructures de desserte (pistes), des réservoirs d’eau et des stations de pompage.

Amar Naït Messaoud

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