La crise qui secoue la maison FLN semble atteindre son paroxysme, avec la montée au créneau de plusieurs personnalités influentes au sein du Comité central appelant, ouvertement, à la destitution de l’actuel Secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem.
C’est ce que confirme Boudjemaâ Haichour, membre du comité central du FLN, responsable de son bureau d’études et d’analyses et ancien ministre, dans un entretien accordé au journal électronique TSA où il est revenu, avec détails, sur l’ordre du jour de la prochaine session extraordinaire prévue, selon lui, avant le 12 avril prochain, à savoir le retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem et la question des listes électorales présentées par l’actuelle direction pour les prochaines législatives. « Les statuts du parti exigent la présence des deux tiers des membres du CC pour atteindre le quorum et, ainsi, convoquer la tenue d’une session extraordinaire du comité. Nous allons les dépasser. Si Abdelaziz Belkhadem refuse, on passera outre, à moins qu’il ne démissionne avant. Le comité se réunira pour, soit organiser des primaires afin de désigner un nouveau secrétaire général, soit choisir un comité directoire. Le Comité central va, par la suite, se pencher sur la question des listes pour voir s’il y a lieu de les maintenir. Tout cela se passera, normalement, avant le 12 avril », indique-t-il, non sans revenir sur les griefs retenus par les contestataires contre l’actuel patron du FLN, notamment la manière avec laquelle il a été procédé à la confection des listes pour les prochaines législatives, allant jusqu’à accuser Belkhadem de trahison. « Les membres du Comité central ont refusé la trahison organique et politique du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, et des ministres membres du bureau politique lors de la conception des listes électorales ».
“Tout ce qui l’intéresse, c’est la présidentielle de 2014“
Des listes « qui n’ont pas eu l’assentiment des militants de base », ajoute Boudjemâa Haichour, l’une des figures de proue de l’opposition à l’actuelle direction du parti.
L’ancien ministre des technologies de l’information et de la communication n’a pas été tendre envers son chef hiérarchique et certains membres de la direction du FLN à propos de la confection des listes électorales, les accusant, notamment, d’avoir privilégié les gros bonnets au détriment des jeunes militants, « ceux qui ont travaillé avec lui en catimini sur les listes, en excluant toutes les compétences et en introduisant par des stratagèmes machiavéliques ceux qu’on appelle les détenteurs de chkara (sac d’argent) au détriment des jeunes militants et des parlementaires ayant fait leurs preuves », accuse Haichour qui a tenu a préciser que « pour la première fois depuis près de deux décennies, la famille militante du FLN s’est réunie pour demander, à l’unisson, le retrait de confiance au secrétaire général et à sa clique et, ainsi, s’élever contre tout zaïmisme ». Une demande qui émane, pour rappel, de la part de plus de 200 membres, sur les 350 que compte le Comité central du FLN, qui semblent décidés plus que jamais à destituer Belkhadem de son poste, lui qui vise, selon Haichour, la présidentielle de 2014. « Quand on est un responsable politique, on assume ce qu’on fait. Mais Belkhadem n’a rien à faire des élections législatives. Tout ce qui l’intéresse, c’est la présidentielle de 2014 à laquelle il voudrait être candidat », assène t-il, tout en insistant sur le caractère démocratique et surtout légal de la démarche des contestataires, lesquels, selon Boudjemâa Haichour, sont aujourd’hui majoritaires pour demander la tenue d’un session extraordinaire avant le 12 avril prochain.
Ali C.

