Au village de Sidi Ali Moussa, dans la commune de Souk El Tenine, dix sept foyers, au moins, ne sont pas encore raccordés au réseau d’assainissement.
Les rejets à ciel ouvert, avec tous les risques que cela pourrait générer, sont perceptibles. Pour bon nombre de citoyens, les fosses septiques sont encore de mise. A quelques jets de pierre seulement du chef-lieu communal, des familles entières souffrent de cette fâcheuse situation. Sur place, le constat est désolant. Des fontaines publiques et des puits sont pollués. Les services d’hygiène de l’APC et de la polyclinique de la localité ont, après avoir effectué des analyses, confirmé que l’eau de ces fontaines et de ces puits est impropre à la consommation. Elle est, en effet, polluée par des matières fécales, nous précisera M. Saïd Chérief, représentant des habitants de ce hameau. « Dans le temps, tous les citoyens du village s’approvisionnaient de ces fontaines, surtout en période des grandes chaleurs. Nous avons même installé des conduites et des pompes pour puiser cette eau. La fontaine dite Tafounast appartenant à la célèbre Zaouïa de Sidi Ali Moussa est la destination de pèlerins venant des quatre coins du pays en quête de soins. Son eau est sacrée. Aujourd’hui, elle se retrouve polluée ». Les odeurs nauséabondes, les mouches et les différents insectes, en plus de la pestilence qui y règnent malmènent les riverains. Les maladies à transmission hydrique ne sont pas à écarter, d’autant plus que la saison des grandes chaleurs pointe déjà du nez. Nous avons aussi constaté que les eaux usées coulent sur la conduite d’AEP galvanisée, ce qui accroît les risques, car les citoyens sont encore alimentés en eau potable par cette conduite. Le réseau d’AEP n’est pas encore refait en PEHD. Toutefois, notre interlocuteur précisera : « Nous avons sollicité notre APC depuis déjà plusieurs années. On nous a alors inscrit un projet dans ce sens et une entreprise avait même entamé les travaux. Hélas, l’opposition d’un citoyen a remis le projet en cause. A présent, nous avons trouvé un autre tracé et les citoyens ne demandent que l’entame des travaux, quitte à sacrifier nos puits et nos fontaines si cela est vraiment nécessaire ». Pour sa part, le P/APC, que nous avons questionné à ce sujet, répondra : « Nous avons, dés l’année 2006, accordé le projet d’un réseau d’assainissement à ces citoyens. L’entreprise a même commencé les travaux, mais elle a buté sur une opposition. Maintenant qu’un autre tracé nous est proposé et que l’opposition est levée, nous avons inscrit un autre projet dans ce sens. Il sera réalisé cette année. Le projet est d’ailleurs au stade de consultation ». Il est toutefois regrettable que des fontaines et des puits (10 au total) soient pollués à cause de l’absence d’un réseau d’assainissement, surtout lorsque cela est dû essentiellement à des oppositions des riverains. Il est vraiment temps que l’état revoie sa copie dans ce domaine. Quant un projet d’utilité publique est décidé et que les techniciens spécialisés établissent leur plan, les oppositions non justifiés doivent être écartées par l’application de la loi. Sinon, rien ne se fera dans toute la wilaya. Car une grande partie de la population veut tout, électricité gaz naturel, conduite d’AEP, réseau d’assainissement, et la liste est encore longue, ce qui est fort légitime. Par contre, ce qui ne l’est pas, c’est le fait de refuser le passage de ces réseaux sur sa propriété. Un comportement qui freine le développement des zones rurales et qui met en péril la santé même des citoyens.
Hocine T.

