Les opposants décrètent une trêve

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Lâché par les siens, et pas des moindres, Abdelaziz Belkhadem n’a pas raté l’occasion de sa tournée électorale pour interpeller les frondeurs et les opposants sur la détermination du parti à rafler la mise lors des législatives prévues pour le 10 mai prochain.

Se voulant même très confiant quant à l’issue des élections, le secrétaire général du FLN s’est même permis d’avancer des résultats en faveur du parti qu’il préside en affirmant : « Nous obtiendrons une place plus qu’honorable dans la prochaine Assemblée populaire nationale ». S’adressant aux cadres et militants du parti présents à la cérémonie d’inauguration de la nouvelle Mouhafadha d’Alger, remise à neuf, Abdelaziz Belkhadem évoque le fait que « seuls les résultats du prochain scrutin pourront changer la donne au sein du parti ». Bon prince, Belkhadem se montre magnanime à l’égard des frondeurs tout en précisant que l’origine de la fronde était dans l’impossibilité de satisfaire tous les candidats à la candidature. « Il y a eu 3.880 candidats pour les 462 postes prévus, d’où la difficulté de satisfaire tout le monde »tente t-il de clarifier. Belkhadem revient aussi sur son engagement, publiquement pris dernièrement, de remettre le tablier en cas de mauvais résultats du parti. « Je démissionnerai si les résultats du scrutin sont en deçà de ce qui est attendu pour le FLN », réitère t-il. De leur côté les frondeurs conduit par l’ancien ministre Boudjmaâ Haichour ont rendu public un communiqué dans lequel ils annonce une trêve pour permettre au parti de mener sa campagne électorale. Mais ils promettent de revenir à la charge juste après la proclamation des résultats « quels qu’ils soient » pour exiger le départ de Belkhadem dont la destitution était initialement prévue pour hier.

«Pas de réunion du CC avant les législatives », assure Ould Kablia

De son coté le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia, a annoncé que “le comité central du Front de libération nationale (FLN) ne tiendra aucune réunion avant les législatives du 10 mai prochain”. Pour cette raison d’ailleurs, , Daho Ould Kablia n’a pas pris de gants pour assener : «qu’aucune réunion du comité central du FLN ne sera autorisée dans la conjoncture actuelle, soulignant que “la loi est claire et prévoit la réunion de certaines conditions, dont la signature des tiers des membres du comité central et la notification au secrétaire général du parti qui est seul habilité à convoquer une réunion du comité central”. Le ministre a ajouté qu’au cas où le secrétaire général venait à “ignorer” la notification qui lui est adressée dans un délai de 10 jours, “il faudra la confirmer par un huissier de justice», soulignant par ailleurs que “la campagne électorale a débuté et la conjoncture ne permet la tenue d’aucune réunion”. Le ministre de l’intérieur a indiqué que ses services “ne s’ingéreront pas dans les affaires internes des partis quels que soit leur formation politique ou leur poids, même s’il s’agit du parti du FLN, ajoutant que “le principe de neutralité qui encadre nos relations avec les partis politiques agréés nous interdit toute ingérence dans les affaires internes des partis”. A une question concernant l’autorisation des opposants au secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, de se réunir, le ministre a affirmé que “nul n’est habilité à interdire aux militants d’activer si la rencontre est réglementaire et se tient dans un des sièges des partis”.

M. Ould Kablia a ajouté qu’“il a rejeté l’intervention des éléments de la sécurité pour disperser une réunion des militants du FLN samedi à Bourouba, d’autant que le thème de la rencontre était consacré à la sensibilisation autour de la participation aux prochaines échéances et l’adhésion aux réformes du président Bouteflika”.

Ferhat Zafane

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