C’est une maladie endémique grave et extrêmement contagieuse qui atteint la race bovine (vaches) en particulier, dont l’origine de la contamination est génétique.
Le mâle étant le porteur, la contagion survient lors de l’accouplement dont c’est la période. Aussi, un seul mâle peut contaminer plusieurs femelles, d’autant plus que c’est les débuts de la transhumance. Les bovins sont déjà relâchés dans les traditionnels parcours de pâturage en haute montagne où les troupeaux circulent librement et se mélangent, d’où le risque de voir cette maladie se propager rapidement. Nous apprenons d’un éleveur de la région de Saharidj qu’une dizaine de cas ont été déjà détectés au niveau de pâturage d’Agouni N’ Bouzid, à proximité du col de Tizi N’Koulal. De vaste parcours des pâturages qui s’étendent à l’ouest jusqu’à Tikjda et à l’est jusqu’à Iwakouren, que se partagent plusieurs dizaines d’éleveurs de la commune de Saharidj, El Adjiba, Bechloul, Haizer et plusieurs autres communes de la daïra de Ouacifs dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Un vétérinaire ayant son cabinet dans la commune de M’Chedallah et fort sollicité par les éleveurs de Saharidj, confirme l’apparition de cette maladie après prélèvements sur les bêtes atteintes. Un prélèvement dont le résultat des tests effectués en laboratoire s’avèrent positifs, selon ce praticien, qui ne cache d’ailleurs pas son inquiétude de voir cette épidémie se propager rapidement. Ce dernier nous apprendra que la contamination vers l’homme se produit après consommation du lait d’une vache atteinte, par contre sa viande ne comporte pas de risque. Notre interlocuteur pose une seule condition préalable pour ralentir la progression de cette maladie, c’est l’isolement immédiat des bêtes atteintes, voire même leur abattage. Cas qui ne peut être qualifié que de catastrophique pour les éleveurs qui auront plusieurs vaches atteintes sachant qu’à l’heure actuelle, la moins chère de ces bêtes coûte au bas mot la bagatelle de 25 millions de centimes. S’agissant d’une maladie à déclaration obligatoire, ce vétérinaire nous informera qu’il a fait le nécessaire en ce qui le concerne en avisant les services agricoles locaux.
Reste à espérer que ces derniers réagiront rapidement pour juguler cette épidémie par des campagnes de vaccinations préventives, car il s’agit là d’une maladie qu’il faut prendre de vitesse. Le praticien affirme que cette maladie peut se manifester à n’importe quelle période de l’année et que des vaccins préventifs sont mis au point depuis longtemps. Rappelons que dans les années 2000, c’est une autre épidémie dénommée bleue tongue qui a sévi dans cette région, décimant des troupeaux entiers d’ovins.
Oulaid Soualah