Omar Rabah Ellah, un entrepreneur âgé de 46 ans, a été enlevé mercredi dernier aux environs de 19 heures 30 minutes.
Des sources concordantes affirment que l’entrepreneur a été surpris dans son parc sis à Bouhamdoun au chef-lieu communal de Maâtkas, par trois individus armés qui l’ont incité à monter dans son propre véhicule 4X4 pour une destination inconnue.L’entrepreneur est originaire du village d’Aït Amar dans le grand arche de Sidi Ali Moussa relevant de la commune de Souk El Tenine. Le véhicule de la victime a été retrouvé à Ighil Oumenchar, tout près de l’ex-décharge communale dans la matinée du jeudi passé. Cette macabre nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre et a suscité l’émoi et la stupeur non seulement chez la famille de la victime mais également chez tous les habitants de la région sud de la wilaya de Tizi-Ouzou. Jusqu’à mi journée d’hier, la victime n’a donné aucun signe de vie. Les ravisseurs n’ont pour le moment engagé aucun contact avec la famille de la victime, c’est du moins ce qu’on nous dit sur place. Hier, dans la maison familiale de la victime, les citoyens de la région sont venus s’acquérir de la situation et surtout signifier leur sympathie. Parallèlement, les villageois d’Aït Amar tentent de se mobiliser. Ces derniers se sont réunis dans la matinée d’hier en vue de décider des actions à entreprendre en vue de libérer l’otage des mains de ses ravisseurs et le rendre à sa famille sain et sauf, sans aucune condition. Dans leur réunion, les villageois ont déjà installé une cellule de crise composée de 32 membres. Elle aura la charge de mener les actions qui seront décidées par l’ensemble des villageois et, bien entendu, avec les membres de la famille de la victime. L’élargissement à une coordination au niveau de toute la daïra est envisagé et se fera dans les jours à venir si la victime n’est pas libérée d’ici là. C’est en ce sens que la cellule a opté pour une autre réunion qui se tiendra demain dimanche, et ce, en vue de se concerter avec la famille de l’entrepreneur. «Dans ce cas, la précipitation n’est pas indiquée. Il faut réfléchir sagement et analyser correctement la situation avant de s’engager dans des actions qui peuvent nuire à l’otage et compromettre les chances de sa libération», dira un des villageois.
Une cellule de crise installée
Pour sa part, le P/APC que nous avons aussi rencontré sur place puisqu’il est originaire du même village, demandera : «Notre région est qualifiée de zone rouge. L’insécurité gagne du terrain et ne veut pas reculer. Aussi et paradoxale que cela puisse paraître, notre commune continue de fonctionner sans aucun service de sécurité hormis la garde communale.
Nous dénonçons énergiquement cet acte qui a visé un de nos meilleurs entrepreneurs. Nous exigeons sa libération immédiate et sans conditions. Nous appelons aussi les services concernés à faire leur devoir, celui d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens comme le stipule la constitution». Pour sa part, Kaci Heddad, un des amis de la victime indiquera : «Omar Rabah Ellah est un homme intègre, généreux et qui travaille malgré le risque qui pèse sur lui, en vue d’améliorer l’état des lieux dans toute la région. Il est l’un des rares entrepreneurs qui n’a pas pris la fuite. Durant la dernière tempête de février dernier, il s’est mobilisé avec ses engins pour ouvrir les routes et aider la population. Nous demandons sa libération dans les meilleurs délais».
Le lourd tribut de la région
La région de Maâtkas en général et celle de Souk El Tenine a connu plusieurs attentats, plusieurs actes terroristes et plusieurs faux-barrages qui ont coûté la vie à des dizaines d’honnêtes citoyens. A commencer par les 6 ouvriers de Cotittex qui ont été égorgés puis brulés un certain 18 mars 1996. Les 6 ouvriers sont tous originaires du village de Sidi Ali Moussa dans la commune de Souk El Tenine. Les actes de terrorisme ne se sont malheureusement pas arrêtés là puisque d’autres policiers communaux sont tombés sous les balles assassines du terrorisme. En 2010, 7 GLD travaillant pour le compte de la société canadienne Lavalin sont tombés dans un guet apens au niveau d’Ighil Oumenchar tout près de Souk El Tenine.
Les 7 éléments ont tous été tués. Durant le dernier Ramadhan, c’est le village El Bir dans la commune de Maâtkas qui a été visé puisque 3 de ses vaillants hommes ont été assassinés par des hordes de malfrats. Rappelons qu’il y a deux semaines, un autre homme a été découvert sans vie tous près du village d’Ighil Boulkadi. Plusieurs kidnappings ont également eu lieu, dont le dernier remonte à l’année passée où la victime a été libérée après 48 heures de séquestration.
A. B.