Les dérapages du FLN passés sous silence

Partager

Tout comme ces campagnes à outrance, des islamistes qui s’offrent une diffusion en continu, à travers des chaînes de télévision algériennes basées à l’étranger, sans le moindre contrôle.

Tout d’abord ce constat confirmé de tous et vérifiable quotidiennement sur la place publique : Les règles sont peu respectées pour ne pas dire bafouées par les acteurs politique impliqués lors de cette campagne électorale, qui peine à accrocher les citoyens, au vu de l’anarchie et les contestations ambiantes, nées des confections des listes, qui marquent la situation au sein de la majorité des partis.A commencer par le FLN qui éprouve les pires difficultés à faire une campagne seine, notamment en Kabylie où les anti Belkhadem ont préféré rester pénards en attendant le grand ménage projeté pour l’après 10 mai. Pendant ce temps, ceux qui ont eu les faveurs du secrétaire général, qui s’accroche toujours à son poste, tentent tant bien que mal d’afficher une présence, histoire de faire semblant comme si de rien n’était. Mais à défaut de réussir des meetings et des sorties populaires, les protégés de Belkhadem multiplient les entorses aux règles au vu et au su de tout le monde. Il n y a qu’à faire un tour au centre ville de Tizi-Ouzou, notamment du côté de la maison de la culture Mouloud Mammeri, pour découvrir des affiches du parti accompagnant la liste FLN placardées en bloc et anarchiquement, en dehors des espaces prévus à cet effet. A s’y attarder davantage, l’on est fatalement captés par des photos en noir et blanc utilisées en illustration, qui renvoient à la période coloniale, utilisées par le parti pour titiller la fibre sentimentale des citoyens. Or, la guerre de libération c’est l’histoire de tout le peuple algérien, et le FLN de Belkhadem n’a aucun droit de se l’accaparer à lui seul, tout comme la religion et la langue, qui restent les constantes de toute la Nation. Le fait est grave. Et il est loin d’être circonscrit à la région de Tizi-Ouzou, puisque les affiches en question sont conçues au niveau central, tout près du CNSE qui n’a trouvé rien à redire. Tout comme sur ces campagnes à outrance des islamistes qui s’offrent une diffusion en continu à travers des chaînes de télévision algériennes basées à l’étranger sans le moindre contrôle. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est le FLN qui se plaint d’une supposée «concurrence déloyale» du tout nouveau née,…le MPA qui lui dame le pion à…Tunis ! On reproche à Benyounès ses passages sur Nessma TV à travers un spot appelant au vote ! La plainte du FLN a vite abouti puisque la CNSE a pondu «un rappel à l’ordre» sommant le MPA d’arrêter la diffusion du spot… Or, ces spots n’ayant rien de commercial, puisque gratuits, et que Amara Benyounes n’est pas candidat (il ne fait qu’appeler la population à aller voter en masse), l’on se pose la question de savoir les réelles desseins de cette commission, composée pourtant de magistrats, qui semble se réjouir à placer en ligne de mire le MPA. Il est utile de préciser qu’il s’agit, en fait, de courts passages du SG du MPA, réalisés à la demande de la chaîne maghrébine, appelant le peuple algérien à voter massivement le 10 mai prochain, tout en rappelant certaines positions du parti. Ce qui est plutôt «hors normes» et intriguant dans cette affaire, est la célérité avec laquelle la commission s’est saisie de la plainte (déposée par le candidat FLN à Tunis). De plus, la plainte n’a jamais été notifiée au MPA et que la décision prise par la commission a été rendue sans que la direction du parti n’ait été invitée à s’en expliquer, comme le veut l’usage. D’où les raisons de croire que le MPA est un parti qui gène les ambitions de certains et qui va à contre-courant des manigances de ceux pour lesquels la transparence et le changement par la voie des urnes ne sont pas l’apanage.

Ferhat Zafane

Partager