La commune dans la tourmente

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La superbe ville côtière Melbou, située à une quarantaine de kilomètres à l’est de la wilaya de Béjaïa, vit au rythme d’un bourg qui cumule tous les malheurs et misères du monde.

Centre-ville hideux, localités abandonnées, chômage, manque d’infrastructures sportives de base, la situation a pris une dimension dramatique depuis la suspension de l’exécutif communal. L’état déplorable des routes, complètement perdues dans de vastes décors somptueusement délabrés, demeure une énigme sans solution ni commentaire devant la richesse du parc véhicule de cette commune (case, tracteurs, mini rouleau compacteur, etc.), en jachère depuis plus d’une décennie. En somme le réseau laisse à désirer ! En effet, à l’instar de ceux de la région de Boulzazen et de Tarikt, les habitants de la localité d’Ahrik ne savent plus à quel saint se vouer pour demander la réparation de ce tronçon de près de 2 kilomètres complètement détérioré faute de suivi. «C’est la honte ! Outre les nids de poules et les affaissements, le tronçon a connu un glissement d’une partie d’une vingtaine de mètres au lieudit Ighzer N Aliti, malheureusement et à l’acception de quelques bennes de tout venant acheminées, l’APC ne s’est jamais souciée de sa restauration et l’endroit présente un risque de taille aux piétons comme aux automobilistes», témoigne un riverain. Pour le bitumage, du côté du chef-lieu, ainsi que la nouvelle cité de Tizi El Oued, une opération de revêtement a été engagée depuis plus d’une année puis abandonnée pour des raisons camouflées que seule l’administration en place pourra éclaircir. «Qui est derrière ce blocage et quelles sont les véritables raisons qui ont poussé l’entreprise à plier bagage ?», s’interroge un habitant du chef-lieu qui pointe un doigt accusateur sur la première instance chargée de ce genre d’opération, la DTP. Cet état des lieux nous rappelle du drame post-apocalyptique du grand écrivain Cormac McCarthy qui relate l’atmosphère sombre et glauque d’un père qui essaie de survivre avec son fils, dans un monde vidé de toute vie, encore hanté par les vestiges fumants d’une civilisation morte semblable au sort actuel de cette coquette commune livrée aux quatre vents, dans un univers en proie à la misère et à la décadence. «C’est vraiment triste d’assister en spectateur à cette tragédie qui secoue notre commune», dira un autre jeune père de famille. Parallèlement, le spectre omniprésent du chômage continue de faire des ravages au sein de la population où aucune tranche d’âge n’est épargnée, hommes, femmes, jeunes diplômés ou autres, tout le monde est à la merci de ce fléau qui lamine le tissu social, anéantit les volontés et alimente les rangs des cas désespérés qui finissent par grossir les rangs des demandeurs, à l’ombre de l’absence d’une politique de prise en charge communicative. «Seule une enquête pourra faire la lumière sur les derniers recrutements de l’APC», ajoute notre interlocuteur qui souhaite que le prochain exécutif de cette défunte Assemblée populaire osera lancer un défi pour rendre à César ce qui appartient à César.

Rabah Zerrouk

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