Il ne se passe pas un jour sans qu’il n’y ait un mouvement de contestation devant le siège de la daïra de Tizi Gheniff. Hier, c’était le tour des habitants du village Ath Messaoud, dans la commune de M’Kira, à fermer ce siège. Leur revendication porte essentiellement sur l’alimentation en eau potable, car, il faut dire que ce village, raccordé au début des années 90 au couloir dit de Sidi Ali Bounab, est privé d’eau depuis six mois. Et pour cause, la conduite traversant le massif forestier de Sidi Ali Bounab a été sabotée, et personne n’ose s’y aventurer par crainte de sauter sur des engins explosifs enfouis par les groupes armés qui infestent les lieux. « Nous avons donné un ultimatum de trois jours au chef de daïra. Malheureusement, rien n’a été fait, c’est pourquoi les citoyens n’ont trouvé que cette démarche de fermeture de la daïra pour qu’on daigne nous écouter et régler le problème. Nous avons frappé à toutes les portes. La réponse est toujours la même: il y a un manque de sécurité et on ne peut pas aller sur les lieux. Donc, à entendre toutes ces paroles de la part des responsables concernés, on n’aura pas d’eau jusqu’à l’élimination totale des terroristes, ou peut-être jusqu’au déminage de tout le massif forestier de Sidi Ali Bounab », dira un citoyen contestataire. Et à un autre d’intervenir: « Nous sommes les oubliés des autorités, car notre village est le seul à ne pas être raccordé au projet du barrage de Koudiet Acerdoune ». Les contestataires revendiquent, à court terme, l’alimentation en urgence à partir de cette chaîne et, ensuite, le raccordement de leur village au barrage de Koudiet Acerdoune pour mettre définitivement un terme à cette situation qui leur empoisonne la vie. Au moment où nous mettions sous presse, nous avons appris qu’une délégation été dépêchée de Tizi-ouzou en vue de régler cette énième problème. Nous y reviendrons.
Amar Ouramdane
