Les hémophiles dans la tourmente

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Les hémophiles de la daïra d’Akbou traînent leur pathologie comme un boulet de forçat. Et pour cause : ils sont empêtrés entre les mailles de mille tourments : absence de couverture sociale, précarité professionnelle, manque d’accessibilité en milieu urbain…Plus grave, ces infortunés malades sont aux prises avec une prise en charge médicamenteuse des plus aléatoires. En effet, les facteurs de coagulations, seuls principes actifs, à même de prémunir les hémophiles contre les redoutables hémorragies auxquelles ils sont exposés, ne sont disponibles qu’en milieu hospitalier. «Il y a pas mal de malades, comme moi, qui habitent des patelins reclus et éloignés de toute structure de soins. En cas d’hémorragie, notre vie est tout bonnement en danger», se désole un hémophile habitant sur les hauteurs de Chellata. «Même à l’hôpital, soutient-il, on nous donne rarement la dose nécessaire et suffisante de facteurs anti hémophilique». Un autre hémophile, résident au village Hellouane dans la commune d’Ouzellaguen, nous fait part des mêmes tourments : «Si un malaise survient au beau milieu de la nuit, il s’écoule, bien souvent, énormément de temps avant d’arriver à l’hôpital, ce qui nécessite l’administration de doses plus élevées de médicaments pour vaincre une hémorragie et rétablir l’équilibre. Si toutefois le malade a la chance de survivre», explique notre interlocuteur, qui plaide pour une prophylaxie à domicile. Ses multiples démarches auprès des autorités sanitaires locales, nous confie-t-il, n’ont pas été couronnées de succès, même s’il n’a pas essuyé une fin de non recevoir catégorique.

Il est à rappeler enfin, que 16 personnes affectées par cette coagulopathie congénitale, ont été recensées jusqu’à présent dans la daïra d’Akbou. La majorité d’entre-elles portent l’hémophilie «A», une variante peu sévère de cette maladie, qui touche exclusivement la gent masculine.

N. M.

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