Que de retards dans les délais !

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La consommation annuelle du budget au niveau de la wilaya de Béjaïa tourne, habituellement, autour d’une quinzaine de milliards de dinars, engendrant souvent des restes à réaliser dépassant le montant de la consommation.

C’est la déduction d’un élu, lors des débats qui ont caractérisé la présentation du bilan des activités pour l’exercice écoulé par l’exécutif de wilaya, lors de la session ordinaire de l’Assemblée Populaire de Wilaya, entamée hier. L’absence du foncier et d’entreprises de grande envergure, avancé comme argument par le directeur de la planification et de l’aménagement du territoire, a été rejeté par un autre élu qui rappellera que la volonté de construire une prison à Oued Ghir a été concrétisée sans que ces contraintes ne l’en empêchent. En tenant compte de tous les programmes de développement, la wilaya de Béjaïa a bénéficié de 1740 opérations, pour une autorisation de plus de 177 milliards de dinars dont 684 opérations sont achevées, 891 en cours d’achèvement et 165 non encore lancées. Pour l’exercice 2011, l’analyse faite par les élus de l’APW relève que la situation financière cumulée à fin 2011 fait état d’une autorisation de programme globale de 116 milliards de dinars, dont les dépenses s’élèvent à près de 65 milliards de dinars, faisant ressortir un reste à réaliser de plus de 52 milliards de dinars, soit 45%. Une situation quasi-identique à celle de 2010, laquelle met encore une fois en évidence l’importance des retards dans la réalisation des projets inscrits et, de ce fait, a un impact très négatif sur le développement de la wilaya. D’ailleurs, le secteur des travaux publics a été mis en exergue dans ces retards exorbitants, sachant qu’il y a, par exemple, un retard dans l’exécution des travaux de modernisation de la RN43, reliant Béjaïa à Jijel, alors qu’un tronçon relevant de cette dernière a été achevé depuis fort longtemps. Il en est de même pour le lancement des travaux de modernisation de la RN9, reliant Béjaïa à Sétif, du fait que le tronçon relevant de Sétif a été mis en exécution. Des routes défoncées, le pullulement de crevasses et autres nids de poule et des réseaux d’assainissement défectueux et sous dimensionnés, sont les principaux déficits relevés en matière de viabilité par les élus, qui se sont interrogés sur l’efficacité des opérations engagées, tout en jugeant inadmissible que des enveloppes financières restent non engagées malgré cette situation désastreuse. Sur la base des chiffres avancés par l’exécutif, il est important de relever certains points positifs, tels que l’augmentation du taux de raccordement en gaz de ville, qui passe de 17 à 30%, suite à la réalisation en 2011 de près de 140 kilomètres de réseau raccordant plus de 6000 foyers. Le plus important, c’est que le taux de consommation des crédits de paiement alloués à la wilaya est très faible, ce qui explique les retards dans l’exécution des programmes, qui reste l’éternel point noir à Béjaïa. Dans la journée d’aujourd’hui, les élus auront à débattre d’un additif initial qui aura trait à la présentation et à l’adoption du PDAU de Sidi Aïch, au classement des chemins communaux et de wilaya, à l’adoption des travaux des commissions de l’APW, relatifs à la répartition des crédits inscrits au budget de wilaya pour l’exercice 2012 et, enfin, à la régularisation de diverses ouvertures de crédits engagées par anticipation.

A. Gana

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