Les leaders islamistes cherchent à sauver leurs places

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Laminés lors des dernières élections législatives, avec un score insignifiant, les partis de la mouvance islamiste ne cessent de crier sur tous les toits que les résultats obtenus, lors de cette consultation, ne reflètent en rien leur véritable place sur l’échiquier politique.

Certains leaders sont même allés jusqu’à invoquer un imminent « soulèvement populaire», semblable à ce qui s’est passé chez les pays voisins sous le générique à la mode du Printemps arabe. Un « soulèvement » qui serait, bien sûr, guidé par les islamistes algériens dans le but de prendre le pouvoir par la rue, après n’avoir pas réussi à atteindre cet objectif par la voie des urnes. Sans le revendiquer ouvertement, les responsables des partis islamistes ne cessent, en effet, de multiplier les sorties médiatiques depuis l’annonce des résultats des élections où le ton frise parfois la menace. « Nous sommes la première force politique du pays sur laquelle se fondent les espoirs de réformes », écrivent les partis de l’Alliance Verte, composée de trois formations islamistes, le MSP, El Islah et Ennahda, le 13 mai dernier, soit 48 heures après l’annonce des résultats des élections par le ministère de l’Intérieur. L’Alliance Verte a également décidé de convoquer les conseils consultatifs nationaux des partis qui la composent afin de « dégager une position politique à l’égard de la nouvelle donne ». Ce pôle politique a, en outre, appelé ses militants à « poursuivre la marche de l’Algérie verte, qui a démarré avec les prémices du printemps démocratique, différé en Algérie ».

Un appel sans équivoque pour faire revenir notre pays aux sombres années de braise, avec des slogans de l’ex parti dissous appelant le peuple à l’instauration d’une théocratie en Algérie, sinon comment expliquer le choix du vocable « marche verte », utilisé par ce triumvirat Islamiste, si ce n’est celui de changer l’étendard de l’Algérie républicaine avec celui de l’Islamisme. Trois formations Islamistes qui ont réussi, à peine, à s’offrir 47 sièges sur les 462 que compte la future assemblée, mais qui n’ont pas hésité à se gargariser, à travers ledit communiqué d’être la première force politique du pays. Une manière, pour eux, de ne pas reconnaître les résultats du scrutin et de tenter de camoufler leur échec en se défaussant sur le pouvoir. D’ailleurs, il ne se passe pas un jour sans que l’on entende des voix discordantes au sein des états-majors de ces partis appelant à un changement.

C’est le cas, surtout, du MSP de Soltani, dont on dit que les jours à la tête du parti sont vraiment comptés, lui qui a réussi, tant bien que mal, à échapper à la fronde de sa base grâce, notamment, à sa présence au sein de l’ex alliance présidentielle. Même topo chez Djaballah, le leader du Front pour la justice et le développement (PJD), qui a fait un véritable flop, se contentant d’un modique score de 7 sièges et qui veut faire diversion en multipliant des déclarations afin de cacher sa mort politique. Car, il n’est un secret pour personne que les opposants à Djaballah sont nombreux au sein de sa nouvelle entité pourtant créée il y a à peine quatre mois, et ne cessent de lui reprocher sa gestion dictatoriale du parti. L’épisode de la désignation de son épouse comme tête de liste du parti à Alger, avec comme conséquence zéro siège, n’est que le prélude à un imminent soulèvement dans la maison Djaballah. Les prochains jours le confirmeront.

Ali C.

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