Du festif à l’éducatif

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Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l’enfant, la Maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa a préparé un programme qui s’étalera du 1er au 04 juin qui sera entamé au premier jour (vendredi), par une exposition de photographies suivie de la projection, à la petite salle, du film Alvin 3 dont la version en kabyle a connu un franc succès. Des ateliers de dessin pour enfants se tiendront au niveau du hall du même établissement, alors qu’un atelier de contes pour enfants verra ses activités se dérouler au salon d’honneur. Il est à préciser que la cérémonie d’ouverture se tiendra à 14h à la grande salle de spectacles. Celle-ci abritera, aussi, d’autres activités d’animation, notamment du chant, animé par la chorale des élèves de l’école primaire de Nacéria, un spectacle de clowns, du hip-hop avec la troupe Magic Dance et un spectacle théâtral intitulé L’amitié de la coopérative Fen Bladi d’Oran. La deuxième journée verra la projection du film Moi moche et méchant à10h. Les ateliers de contes et de dessins se poursuivront, quant à eux, durant toute la durée de l’événement. A la grande salle, à 14 heures, les enfants auront le loisir d’assister à un sketch présenté par l’association Horizons d’Aouzellaguen. Un deuxième spectacle, théâtral cette fois-ci, intitulé Dihya d wuccen, sera donné juste après, par des membres de la même association. Pour le dimanche 3 juin (troisième journée), les mêmes activités seront maintenues avec, pour le volet projection, le film Dragons, à 10 heures. Toujours à la même heure, et à la grande salle, ce sera au tour de Yacine Khima d’occuper la grande salle et d’enfiler sa perruque et son costume d’Arlequin et égayer les enfants dans un spectacle clownesque. Le hip-hop sera toujours au programme pour cette journée, avec la troupe The ghost crew. Quant au quatrième art, il sera représenté par une troupe du CEM Sidi Ahmed avec la pièce Lghar n lhem d usirem. La quatrième et dernière journée sera entamée par la projection du film Hatchi, à 10h au niveau de la petite salle. Avant la cérémonie de clôture, les jeunes adhérents de l’atelier de contes de la Maison de la culture exposeront leurs travaux dans le cadre de l’animation intitulée El hakawati Ssaghir (le petit conteur). Ensuite, place à la danse, aux clowns (duo Farés et Belkacem), au hip-hop et au spectacle de marionnettes de l’association culturelle El Asnamia (Chlef). Les chérubins seront très gâtés en cette dernière journée de l’événement. Gageons, tout de même, que ce sera avec la même énergie qu’ils assisteront à la cérémonie de remise de prix aux lauréats des concours de dessin et de contes qui précédera à la tombée du rideau de cet événement. En plus de l’aspect célébration de ces journées, le programme témoigne de l’intérêt qu’accordent les organisateurs au conte pour enfant, souvent relégué au simple volet « amusement », alors qu’il participe à la constitution de la personnalité de l’enfant par ses capacités à lui offrir, entre autres, un modèle et une clé de lecture pouvant l’aider à comprendre ce qui l’entoure. Tout en étant un moment d’évasion, le conte offre une explication et un message éducatif. L’enfant s’y sent rassuré quand, des situations se dénouent et s’expliquent par une logique mise à sa portée. Par la valorisation des comportements jugés bons par la société (le «bon» finit toujours par triompher), le conte aide à une socialisation qui pourrait être l’un des garants d’une vraie citoyenneté. Les spécialistes ont déjà relevé que la société kabyle renferme l’un des plus grands répertoires de contes dans le monde (Camille -Lacoste Dujardin. Le Conte kabyle). Ces mêmes spécialistes rappellent le rôle des contes dans la constitution d’une identité. Loin de l’idée de plaider pour un renfermement, dans ce seul répertoire de contes kabyles duquel pourraient puiser nos chérubins durant leurs travaux d’atelier, il serait à plaindre qu’ils aient comme seuls modèles que Le chaperon rouge, Blanche neige et autre La petite sirène, en ignorant tout de Loundja, Selyouna et Le grain magique (Aâeqqa yessawalen).

N. Guemghar

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