La première récolte du coton algérien en 2006

Partager

L’orateur, intervenu hier au siège de l’UGCAA lors d’un forum ayant trait à la situation du secteur du textile, la moyenne internationale de consommation est de 9 Kg par personne. Globalement, dira M. Ali Benbedlakacem, invité au même titre que le directeur de la production de l’entreprise privé FILOR, a indiqué que la consommation ou autrement dit le volume d’achat effectué durant l’exercice 2004 a été estimé à 100 milliards de dinars. Une partie à savoir 10 milliards 600 millions DA représente le chiffre d’affaire réalisé par les filiales de l’industrie manufacturière de la SGP. Cette dernière comporte deux groupes dont un est spécialisé dans le textile et la production (TEX MACO) ex SONITEX et l’autre dans la confection et la boutonnerie (CH.Fashen). Le chiffre d’affaire de la première usine qui comporte 30 filiales de production est de l’ordre de 8 milliards 600 millions DA. Quant à la deuxième, il est de 2 milliards de dinars.

55 milliards de dinars réalisés par les trabendistesLa part du secteur privé est estimée quant à elle à 20 milliards de DA. Les importations normales déclarées sont de l’ordre de 15 milliards de dinars. Mais ce n’est là qu’une partie de l’iceberg, l’autre indique que les trabendistes font leur loi sur le marché local. Sur la somme globale réalisée en matière de consommation, 55 milliards de dinars ont été réalisés dans le circuit informel. Ce qui fait que les trabendistes se taillent la part du lion. Pour ce qui est de l’évolution de ce secteur qui pour le moins que l’on puisse dire est dans une situation névralgique, le représentant de la SGP a signifié que le secteur reprend son « souffle » et commence à évoluer, doucement mais sûrement. Rappelons que depuis l’ouverture du marché, un énorme marasme a rongé ce secteur provoquant au passage la fermeture de plusieurs entreprises qui se sont vues contraintes de baisser rideau face à la concurrence déloyale. C’était d’ailleurs le plus grand choc qui a ébranlé l’économie nationale. Avec la mise en vigueur de l’accord d’association avec l’Union et l’adhésion de notre pays à l’OMC la situation risque de s’aggraver, si des mesures drastiques ne se déploient pas pour non seulement la mise à niveau des entreprises qui restent mais aussi pour l’amélioration de la qualité de la production. Faute de quoi, le secteur se verra de plus en plus affaibli. Contrairement à un responsable du gouvernement qui avait annoncé que le secteur du textile n’a pas d’avenir en Algérie, le représentant de la SGP se montre optimiste en indiquant que les entreprises ambitionnent d’aller vers l’exportation. Toutefois, il a mis l’accent sur la nécessité suprême de mettre en branle l’opération d’assainissement du marché dans l’optique de combattre l’informel. Selon sa conception, le phénomène du trabendo qui a causé un énorme manque à gagner pour le trésorier de l’Etat n’est que « conjoncturel ». « Tout va être réglé après avec les nouvelles mesures qui ont été mises en place », souligne-t-il avant de citer la mesure ayant trait à l’attribution des points de ventes aux vendeurs « illicites ». Et d’ajouter « C’est impératif d’intégrer ceux qui travaillent dans l’informel au circuit formel ». Chose que Benbelkacem a déploré le manque de matière première ainsi que le manque de formation en matière de textile. « Nous n’avons pas de matières premières, nous importons pratiquement tout ce dont nous avons besoin. »

Du coton 100 % algérien en 2006Selon l’orateur le manque de matière première constitue une grande contrainte pour le développement du textile. Une raison pour laquelle, a-t-il fait savoir, la SGP industrie manufacturière envisage d’investir en amont dans la production de la matière première. Dans ce cadre, cette dernière a conclu un partenariat avec une entreprise française pour la production du coton en Algérie. La première récolte est prévue, a-t-il dit, au cours de l’année 2006. D’ici à 2009, la SGP compte récolter pas moins de 13 000 tonnes de coton. Toutefois, ce volume de production est en deçà du besoin national estimé, selon le même orateur, à 40 000 tonnes. L’invité de l’Ugcaa a indiqué également que la société vise également à investir dans la réalisation de fibres polyester. « Dans 15 ans l’Algérie sera un pays producteur de matières premières » avance Benbelkacem en guise de conclusion.

Wassila Ould Hamouda

Partager