Pas de risque à manger du poulet

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Les proportions alarmantes que prend ces derniers jours la grippe aviaire qui s’est étendue à plusieurs pays du globe a crée une panique mondiale généralisée. Les appréhensions d’une éventuelle contamination de l’homme, même si elle demeure rare, sont réelles et le monde entier est mobilisé pour prévenir, lutter et attaquer cette pandémie dans ses origines. La prolifération de ce virus dans quelques contrées de l’Europe a accentué les craintes des Algériens proches géographiquement et liés économiquement à ce continent et surtout branchés médiatiquement sur les chaînes satellitaires qui font une large couverture de l’évolution de ce phénomène. Les différentes déclarations du ministre de l’agriculture lors de ses sorties médiatiques sur la non disponibilité de matériel de lutte et le manque de communication sur ce qui est entrepris au niveau des départements concernés n’ont pas été pour apaiser les peurs des citoyens. C’est justement dans cette optique de fournir au citoyen le maximum d’éléments d’information à ce sujet, qu’un point de presse a été animé hier par Abdeslam Chelghoum, SG du ministère de l’Agriculture et Rachid Boughedour, chef du cabinet vétérinaire au niveau du même département afin d’informer le citoyen et éviter de verser dans l’alarmisme, fruit de la surmédiatisation de ce fléau.Une cellule de veille et de suivi depuis l’été dernier M.Chelghoum qui prendra la parole en premier, dira que pour le moment, on ne peut parler de grippe aviaire en Algérie parce qu’on est loin de la zone rouge. Il dira que d’une part, son département est rôdé en ce qui concerne la prise en charge de cette épidémie, lorsqu’elle s’est déclarée en 2000-2001 en Italie et en 2003 aux Pays-Bas et en Allemagne et d’une autre part, l’Algérie n’est pas traversée par les flux migratoires porteurs de virus qui viennent de l’Asie et de la Sibérie. Ce qui ne l’empêche pas toutefois d’ajouter que des mesures préventives sont tout de même prises, depuis les premiers cas déclarés de cette pandémie à travers l’installation d’une cellule centrale de veille, qu’il préside d’ailleurs, et qui se penche sur le suivi de l’évolution de la situation internationale de très prés et qui durcira ces dispositions à mesure que cette pandémie se rapprochera. Il affirmera également que des commissions similaires sont installées au niveau de chaque wilaya et que contrairement à ce qui a été rapportés, des vétérinaires assez équipés pour la circonstance, procèdent constamment aux prélèvements et aux analyses de tout élément suspect. 100 000 équipements neufs pour les vétérinairesIl soulignera que 100 000 équipements neufs acquis dans le cadre de la lutte anti-acridienne sont mis à la disposition des vétérinaires. Toujours sur cette lancée, M.Chelghoum fera savoir que l’Institut national de la médecine vétérinaire (INMV) est suffisamment doté en équipements et moyens de tests pour agir rapidement en matière de diagnostic dans les jours qui suivent. Se voulant encore plus rassurant, le SG du ministère informera que tous les intrants avicoles (œufs, poussins…) et les oiseaux exotiques vivants sont interdits à l’importation et que les Algériens qui rentrent de voyage dans des pays aux foyers déclarés du virus sont sensibilisés au niveau des ports et aéroports.Manger de la volaille ne représente aucun risquePar manque d’information, le citoyen qui appréhende tout ce qui est volaille en raison de la grippe aviaire, évite de consommer du poulet en ce mois de Ramadhan. Un point sur lequel revient M.Boughedour pour passer un message au consommateur algérien en soulignant qu’il n’y a aucune raison de ne pas manger de la viande de volaille et de profiter de cette baisse de prix qui représente une aubaine pour le client, martèlera-t-il. Il expliquera que notre pays n’importe les poussins que de France et d’Espagne qui sont des pays indemnes pour le moment et qu’à la moindre suspicion, le gouvernement interdira l’importation, le virus de la grippe aviaire est neutralisé à partir de 70 degrés de la cuisson. Donc, la volaille cuite ne représente aucun danger pour la santé du consommateur.Il est trop tôt pour acheter des vaccinsSi pour les vétérinaires le matériel de prélèvement et de diagnostic est disponible selon M.Boughadour, ce n’est pas le cas pour les vaccins anti-viraux. La raison est toute simple: le même intervenant nous expliquera qu’on ne peut acheter un vaccin et le mettre de côté alors que nous ignorions quel type de virus nous devrons faire face, donc il est préférable d’attendre l’évolution de la situation et ne pas dépenser des sommes faramineuses pour des médicaments qui ne serviront à rien plus tard. Aurons-nous le temps de nous approvisionner en vaccins dans le cas où le virus sera déclaré ? Le docteur Boughedour répondra que des précautions sont prises et que des contacts sont établis avec les pays fournisseurs de ces anti-viraux.

H.Hayet

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