Le syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) a dénoncé avec force, l’usage abusif de la répression policière à l’égard des membres du comité de soutien aux greffiers en grève de la faim, qui ont tenté de se rassembler hier à Alger. « Le dispositif sécuritaire mis en place a empêché les membres du comité de soutien de tenir leur rassemblement de soutien aux greffiers », a affirmé Mme Meghraoui, coordinatrice du comité de soutien, mettant l’accent sur la répression exercée par les forces de l’ordre à l’égard des protestataires. « Nous sommes systématiquement embarqués, réprimés et accablés par la police qui a arrêté hier, trois femmes à Aïssat Idir », s’est indignée Mme Meghraoui, précisant que les femmes sont les plus ciblées par la police « parce qu’elles sont plus actives », a noté la même responsable, avant d’ajouter que « le gouvernement prétend qu’il garantit et protège les droits de la femme, en élargissant sa représentativité à l’APN, mais en réalité la femme est réprimée». Il y a lieu de souligner que les greffiers bouclent, aujourd’hui, leur 36ème jour de grève de la faim, sans qu’aucune réponse du département de la tutelle, qui continue d’afficher son indifférence quant à cette scène dramatique qui perdure à la maison des syndicats, ne vienne apaiser la tension. Face à cet état de fait, sept membres du comité de soutien, créé par la fédération nationale du secteur de la justice, observent un sit-in ouvert à Alger, pour soutenir les greffiers. Face au silence de la tutelle, les grandes organisations syndicales internationales interpellent le Président de la République pour mettre fin à la souffrance des greffiers. « La Confédération syndicale internationale (CSI) s’adresse au Président de la République, en toute urgence, à propos de la grève de la faim que mènent les syndicalistes algériens », lit-on dans la lettre de la CSI. Cette dernière a appelé également, le gouvernement algérien à revoir sa politique de confrontation. « Il faut accepter le droit de ces personnes à former leur propre syndicat et d’y adhérer, et négocier une solution globale pour les plaintes qu’ils ont présentées », a indiqué la même source. De son côté le plus grand syndicat américain (AFL-CIO) a adressé une lettre de soutien, dans laquelle il appelle le Président de la République à intervenir afin de régler la situation des grévistes.
S. S.