Le Conseil national du Front des Forces Socialistes (FFS) se réunira, en session ordinaire, les 22 et 23 juin prochains à Alger.
Outre l’analyse de la situation politique du pays et des questions organiques du parti, l’ordre du jour de cette réunion, qui se tiendra au niveau du siège national à Alger, sera consacré à la question de la restructuration du parti et aux élections locales prévues en automne. Dans une déclaration à l’APS, hier, Ali Laskri, Premier secrétaire du FFS, a indiqué que le Conseil national discutera également de la situation interne du parti et des dernières décisions prises à l’encontre de cadres militants de sa formation politique. C’est sur ce dernier point que devront certainement se focaliser les débats lors de cette session, suite à la crise interne qui a secoué le parti juste après l’annonce des résultats des législatives. Une crise, sans précédant, qui couvait déjà dans les structures du FFS, entre pros et anti participationnistes aux législatives, avant d’éclater au grand jour au lendemain de la proclamation officielle des résultats de cette élection qui a vu, pour rappel, le FFS glaner 27 sièges. Une fronde qui n’a pas laissé indifférent l’inamovible président du parti, Hocine Ait Ahmed, au point de transmettre une note à son actuel premier secrétaire où le chef historique du FFS n’a pas caché son courroux, non sans exiger des sanctions contre certains cadres de sa formation politique. « Les comportements fractionnels, les chantages à la dissidence et toutes les formes de pression que des individus ou des groupes d’individus ont mené en direction du parti, lors de la campagne électorale ou après, doivent faire l’objet de mesures exemplaires. Nous devons, dans le même temps, veiller à être justes et à ne pas confondre erreur d’appréciation ou carence individuelle et faute politique. Il y a un gouffre entre la divergence d’opinion et le travail de sape et de sabotage du parti », écrit Hocine Ait Ahmed à l’adresse de son premier secrétaire Ali Laskri. Ce dernier, déjà en froid avec les personnes visées par cette lettre, à savoir Karim Tabou et Samir Bouakouir, n’a pas hésité à réagir en signant à leur encontre, une semaine plus tard, soit le 30 mai 2012, une décision de suspension de toute activité au sein du parti. Pour Karim Tabou, la direction lui reprochait, notamment, ses comportements et des propos « indignes » qu’il a tenu publiquement contre le parti et ses instances, au lendemain de l’annonce des résultats des législatives, lui qui avait pourtant été élu sur la liste de son parti à Tizi-Ouzou. Une décision suivie par la montée au créneau de plusieurs militants des différentes fédérations, à l’instar de celles de Tizi-Ouzou et Béjaïa, qui ont multiplié des réunions et des communiqués pour montrer leur désapprobation quand à la façon dont est géré le FFS par l’actuelle direction. Une direction qui semble faire la sourde oreille, en témoigne les séries de réunions organiques entre le premier secrétaire et les conseils fédéraux du parti dans les 42 wilayas du pays, consacrées à l’évaluation de la campagne des législatives du 10 mai dernier. C’est le cas de la Fédération de Tizi-Ouzou qui a tenu, vendredi dernier, une session ordinaire de son Conseil fédéral qui a réussi, selon un communiqué signé par son premier secrétaire, Farid Bouaziz, à « drainer un nombre important de militants et de cadres, et s’est déroulée dans un climat serein. Cela prouve que les élections ont, aussi, permis de remobiliser le parti et de le renforcer ». Mais la question qui reste posée est de savoir si les frondeurs du FFS ont définitivement rangé leur frein, ou poursuivront-ils leur guerre contre l’actuelle direction ? Réponse dans les prochains jours, surtout que les congrès régionaux du FFS, selon Ali Laskri, se tiendront au mois de juillet prochain, en prévision du 5e Congrès ordinaire prévu avant les prochaines élections locales.
A. C.