La ville s’est réveillée sous le choc

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La population du chef-lieu de la wilaya de Bouira s’est réveillée, hier vendredi, sous le choc, après l’attentat perpétré dans la soirée du jeudi. Le sentiment qui prédominait dans les esprits, était beaucoup plus l’incompréhension que de la peur. C’est du moins ce que bon nombre de citoyens nous ont confié. « Peur de qui et de quoi? Vous savez, quand on a connu la décennie noire, rien ni personne ne peut nous terrifier », ont-ils déclaré. En revanche, la question qui était sur toutes les lèvres, était : « Comment ces terroristes ont pu arriver jusqu’au centre-ville de Bouira et commettre leur forfait? ». Question somme toute légitime du fait du quadrillage impressionnant de la ville par les forces de sécurité ces derniers temps. « Tous ces barrages de police et de gendarmerie n’ont pu détecter ces terroristes. Ces assassins peuvent donc atteindre le cœur de la wilaya, tuer et répartir en toute quiétude… C’est inquiétant et incompréhensible! », tonnera Kaci, fonctionnaire de son état. Dans le but d’en savoir plus sur ces supposées brèches dans les mailles du filet sécuritaire, nous avons pris attache avec un responsable de la police locale qui nous a expliqué qu’« aucun dispositif sécuritaire au monde, aussi bien élaboré soit-il, ne peut éliminer à 100% les risques de pareilles attaques. Le risque zéro n’existe pas ! », a-t-il dit. Avant d’ajouter que «le meilleur moyen de se prémunir contre cette forme de barbarie reste la vigilance des citoyens. Ces derniers doivent faire part à nos agents de tout agissement et mouvement suspects ». Et de conclure, en rendant un vibrant hommage au policier tombé sous les balles assassines des terroristes : «Permettez-moi de m’incliner à la mémoire de notre collègue, tombé en héros et au service de la patrie ». Autre point soulevé par la population suite à cette incursion terroriste, celui relatif à la situation sécuritaire qui prévaut dans la région, notamment dans les maquis de Tizi-Ouzou et de Bouira, surtout avec l’approche du mois de carême. L’attentat manqué au colis piégé de l’an dernier et le carnage perpétré en août 2008 sont encore vivaces dans les esprits des citoyens. L’un d’entre eux nous a dit qu’« au vu de la dégradation de la situation sécuritaire, surtout en Kabylie, le pire est à craindre pour le Ramadhan! ». Concernant un certain vent de panique ou de peur, qui pourrait ébranler les citoyens face à la multiplication des incursions et des attentats terroristes, notre interlocuteur n’a pas hésité à asséner, avec une certaine défiance à l’égard de ceux qui veulent semer la terreur dans les cœurs et les esprits : « Nos yeux ont été exposés aux pires atrocités, nos cœurs ont été broyés par la tristesse de perdre des êtres très chers… Désormais, rien ne peut nous atteindre ».

Ramdane B.

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