La nouvelle politique de Tiab inquiète

Partager

Les choses se sont accélérées ces derniers jours au sein du club des Vert et Rouge en matière de recrutement, avec l’arrivée officielle de six nouveaux joueurs en attendant d’autres dans les heures à venir.

Mais cela ne rassure pas pour autant les milliers de fans qui restent sceptiques quant à la qualité de ses nouvelles recrues. En effet, après le départ de près d’une dizaine de cadres, ils s’attendaient à un meilleur renforcement. Les supporters qui ont pour habitude de voir défiler des joueurs de renoms, notamment lors des deux dernières saisons, ont été surpris de voir leur direction changer de cap en ciblant des joueurs « de seconde zone »pour reprendre leur expression. « Ce sont des joueurs qui viennent, certes, en majorité de clubs de ligue deux, mais ils sont talentueux et ont une bonne moralité. Je reste persuadé qu’ils formeront un bon groupe », dira le manager général du club, Rachid Redjredj, à ce sujet. Les observateurs estiment, néanmoins, que les Hadji (WAT), Niati (OMedea), Saidi (JSK) et les autres ont peut-être des qualités techniques mais manquent d’expérience par rapport aux objectifs du club des Hammadides qui a pris de l’ampleur. La JSMB a en effet une place de vice champion à défendre et une champion’s league africaine à disputer. Les fans souhaitaient certainement voir la direction de Tiab enrôler de grosses pointures, mais la question qui s’impose et qui mérite d’être posée est : à quel prix pourrait-on s’offrir les services de ses « stars » devant la concurrence impitoyable imposée par le boss de l’USM Alger ? C’est une évidence que personne ne peut nier. Il y a Haddad et les autres. Aucun joueur ne peut résister aux « ponts d’or » proposés par le président Usmiste. Le salaire annuel de trois ou quatre de ses joueurs dépasse parfois le budget de certains clubs. Devant cette flambée du marché des joueurs, les présidents des autres clubs ont-ils réellement le choix ? Ont-ils les moyens financiers pour s’offrir les joueurs de leur choix ? Certainement pas, et puis, est-il réellement indispensable de faire venir autant de stars ? La réponse vient encore de l’USMA. Les algérois avaient sur papier le meilleur effectif, la saison dernière et ils étaient naturellement les favoris pour le doublé mais ni Olé Nicole ni encore moins Meziane Ighil n’ont réussi à en faire un groupe homogène, et ont cédé le doublé à l’entente de Sétif, une équipe qui avait connu pourtant un départ massif de ses cadres. Dans une équipe, il faut qu’il y ait un équilibre et un esprit de groupe avant tout. Le PSG en est la meilleure illustration. La prime de signature du joueur Pastoré à lui seul n’est pas très loin du budget du champion en titre, Montpelier. La direction des Vert et Rouge est en passe d’adopter une nouvelle stratégie à moindre coût bien sur. « Nous ne ferons plus de folies. Nous miserons sur des joueurs de bonne qualité mais qui ne sont pas encore sous les feux des projecteurs. Nous les ferons signer à plus de deux années chacun, le temps qu’ils montrent tout leur talent et leur savoir faire et puis nous devons donner leur chance à nos jeunes qui ont réussi à rafler le doublé chez les U 21 », a expliqué le président Tiab. Ce dernier ne le dit pas mais il a certainement en tête la coupe d’Algérie gagnée en 06/07. Le club se retrouve dans une situation similaire, l’on se souvient qu’après le départ de près d’une dizaine de cadres, personne n’avait misé sur l’équipe à l’époque. Et au moment où l’on s’y attendait le moins, elle a offert le premier titre au club. C’est à l’entraîneur de trouver le moyen et la bonne formule pour pousser ces jeunes joueurs, avides de célébrité et de reconnaissance, à puiser au fond d’eux pour repousser leurs limites.

A/Hamid Kaci

Partager