Les massacres du 27 juin, passés sous silence cette année

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Pendant qu’un programme est concocté en haut lieu, avec des gros moyens, pour fêter le cinquantenaire de l’Indépendance nationale, avec l’implication des ministères des Moudjahidine, de la Culture, de la jeunesse et des Sports, au niveau local, plus précisément à Saharidj, les massacres du 27 juin 1957, qui ont vu périr, en plus du lieutenant Amrouche Mouloud et Malika Gaïd, après d’atroces tortures, plus de 58 Chahids sous les balles assassines de l’occupant français, n’ont pas eu droit, cette année, à une quelconque commémoration. Cette date historique, dont le collège d’enseignement moyen de la localité est baptisée, a été pourtant, par le passé une opportunité pour revisiter l’histoire et rendre hommage aux martyrs, par le recueillement et le rappel de leur sacrifices héroïques. Pour rappel, à cette date, le sinistre colonel Bigeard conduisit une grande opération de ratissage dans le massif forestier de la région nord de l’ex commune mixte de maillot, où les Moudjahiddines étaient très actifs. L’armée coloniale n’a pas épargné les populations civiles des villages Saharidj, Aggache, Beni Oualbane, Beni Hammad, Illitène, M’zarir, Ighil Hammad, Iwakuren et Takarboust, coupables de « complicité » avec les maquisards. Lors de cette opération, plus de 35000 hommes et un arsenal de guerre des plus étoffés, ont été réquisitionnés et engagés par les occupants pour faire la chasse aux « fellaghas ». Des civils ont été arrêtés et dirigés vers Saharidj où deux centres de concentration étaient érigés, l’un pour accueillir les civils et l’autre les moudjahidine. 58 personnes furent, après des interrogatoires des plus barbares, conduits, dans la nuit du 29 juin, à quelque encablures de Saharidj, sur la RN30 prés de M’Chedallah, pour y être exécutées. En plus des dégâts subis par les villages et les oliveraies avoisinantes suite aux bombardements au napalm par l’aviation française, quatre vingt maquisards sont tombés au champ d’honneur lors de cette opération, parmi lesquels Malika Gaïd et le lieutenant Amrouche Mouloud, dit Mouloud Awakour, tombé près du village Ighil Hammad.

Mohand Meghellet

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