C’est parti depuis hier

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En présence d’une foule nombreuse, des autorités locales (daïra et communes) et du directeur de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, le coup de starter du festival local de la poterie de Maâtkas a été donné hier, au niveau du site principal du CFPA (ex artisanat), choisi cette année pour accueillir le gros des activités.

Après avoir coupé le cordon, les invités de Maâtkas se sont dirigés vers le « Oughoudh », prévu pour la cuisson de plusieurs objets potiers. L’une des doyennes de la poterie à Maâtkas, en l’occurrence Nna Ouerdia, y a donné un cours magistral sur le procédé à suivre, avant d’allumer le brasier de cuisson. Le poète Lyes Guechtouli, du village d’Ait Izid, n’a pas rater l’occasion de gratifier l’assistance par un poème intitulé « Tajmilt iw garudj », hommage au trésor berbère. La troupe Abzim n’a pas, elle aussi, manqué de bercer les présents par des chants locaux. Puis vint le moment des discours et des interventions. Le commissaire du festival, Mr Meziani, dira : « Soyez tous les bienvenus à Maâtkas. Cette année, le festival a pris une autre dimension, puisque nous allons tenir cette 3éme édition, tout en célébrant le 50ème anniversaire de l’indépendance. L’hommage sera rendu à ceux qui ont libéré le pays et à celles qui ont préservé son identité et sa culture ancestrales. Nous devons toujours nous rappeler que la liberté retrouvée est l’œuvre des glorieux martyrs de la plus grande révolution du monde, celle de novembre bien sur. Ces hommes et ces femmes, qui ont porté l’amour de la patrie dans leurs cœurs, méritent tous les égards et tous les hommages. Pour revenir au festival, disons que cette année, les choses se sont améliorées et le nombre d’artisans et de visiteurs ont augmenté ». Pour sa part le directeur de la culture de la wilaya, Ould Ali El Hadi, ajoutera : « C’est toujours un plaisir de venir à Maâtkas, cette belle région et terre de poterie. Nous saisissons cette occasion pour dire merci à la ministre de la Culture et au wali de Tizi Ouzou, pour leur précieux soutiens. Les autorités locales, les organisateurs sont également à remercier pour leur entière mobilisation. Cette édition est un peu spéciale, puisqu’elle coïncide avec le 50éme anniversaire de l’indépendance. Nous ne pouvons pas nous empêcher de rendre hommage aux Chouhada. Pour notre part, nous serons toujours là pour aider et soutenir toute les bonnes volontés visant à donner de l’élan à notre culture ». Quant au chef de daïra, il annoncera un nouvelle qui fera plaisir à toute l’assistance : « Je vous annonce que le projet de réalisation de 4 maisons de l’artisanat est accordé à la wilaya de Tizi Ouzou. Et Maâtkas en bénéficiera». Signalons qu’une visite guidée a été effectuée par les invités de Maâtkas à travers les différents ateliers et les stands. Une exposition imposante d’objet potiers, anciens comme contemporains, est tenue. Les stands prévus sont pleins à craquer de produits artisanaux recelant toute la beauté de l’art ancestral berbère. Des motifs décoratifs dont chacun est synonyme d’un message spécifique. Des produits potiers hautement de qualité faisant ressortir tout le génie de la femme Kabyle. Ces mains qui ont ramassé l’argile le transportant jusque chez elles, le façonnant avec douceur pour en fabriquer des ustensiles de haute gamme, méritent tous les égards et tout le respect que l’on puisse témoigner aux grands artistes de ce monde. Signalons que d’autres produits locaux sont également exposés. Le bijou et la robe Kabyle occupent une place de choix. Des œuvres artistiques, attirent inexorablement les regards des centaines de visiteurs venus des quatre coins du pays. Des produits Chaoui, Mozabites et Tergui sont également en vue, comme pour témoigner de la vraie identité de cette nation. Bien entendu, l’art culinaire local est de la partie. D’autres produits, comme ceux de la vannerie, de la forge et du miel de différentes qualités, sont également exposés. Il s’agit là d’une véritable caverne d’Ali Baba. Ce sont au moins 100 artisans de 13 wilayas du pays qui ont exposé leurs œuvres hautement artistiques. La maison Kabyle ancienne a, elle aussi, attiré la foule par son architecture unique. Les Ikoufan, le métier à tisser, les mangeoires, le berceau et la sous pente ont émerveillé les visiteurs. Rappelons que les organisateurs ont prévu d’autres activités dans les journées suivantes, des conférences thématiques sur la résistance culturelle et les peuples d’Afrique du nord. Ainsi, les connaisseurs en la matière comme MM. Dahmani, Sahel et Mme Amamra auront à expliquer, aux participants et aux gens intéressés, les secrets de la résistance culturelle des potières de Maâtkas et de tout le peuple de Berbèrie. Des galas artistiques, avec des chanteurs de renom, comme Ali Amrane l’enfant prodige de Maâtkas et Rabah Asma, vont détendre les Maâtkis et leurs hôtes. Signalons que le festival sera prolongé spécialement à l’occasion du 50éme anniversaire de l’indépendance et de la fête de la jeunesse, jusqu’au 5 juillet prochain. Ainsi, l’organisation des Moudjahiddines, les enfants de Chouhada, en collaboration avec le commissariat du festival, uniront leurs efforts pour d’autres activités culturelles et sportives, en vue de fêter comme il se doit la plus importante des date de l’histoire de l’Algérie. Au moins 20 sites, entre édifices publics, rues et places publiques, seront baptisés des noms de glorieux martyrs de la révolution de novembre. C’est dire que la daïra de Maâtkas et les localités avoisinantes vivront au rythme du festival de la poterie et des festivités commémoratives de l’indépendance pendant une dizaine de jours. Bon vent aux organisateurs.

Hocine T

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