Parmi la foule présente au «meeting de l’espoir», initié par les quatre ex-ténors du FFS et contestataires de l’actuelle direction du parti, jeudi à Tizi-Ouzou, tout le monde aura remarqué la présence du tonitruant P/APW de Béjaïa, Hamid Ferhat. Il a été d’ailleurs, appelé par Djamel Zenati à monter sur la tribune. Mais que faisait Hamid Ferhat, jeudi, à Tizi ? Dans quel contexte s’inscrivait son déplacement ? Est-il dans le camp des pro Laskri ou dans celui des «redresseurs» ? Craint-il d’être écarté à la fois, par les uns et par les autres, comme Karim Tabbou ? Le P/APW le plus médiatique tangue, apparemment, au gré des rapports de force. Dernièrement, il avait pris part, aux cotés de deux députés FFS de Béjaïa, à une conférence-débat au centre culturel Malek Bouguermouh d’Amizour, où il a, pour la énième fois, remis sur le tapis la lancinante problématique de l’exploitation de la mine de zinc-plomb de Tala Hamza. Jeudi dernier, il était à Tizi pour assister au meeting des contestataires de l’actuelle direction du parti ! En clair, Hamid Ferhat traine une double casquette. Celle, d’abord, d’un P/APW FFS, certes en fin de mandat, mais tenant à être présent aux différentes rencontres organisées par les pro Laskri. Et, ensuite, dans l’autre camp, en raison de sa disposition à se placer dans les différents cercles de décision du parti, pour se maintenir et, éventuellement, briguer un troisième mandat lors des prochaines élections locales. Ce n’est un secret pour personne que Hamid Ferhat entretient une relation «exceptionnelle» avec l’ex-premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou. Ce dernier a été mis à l’écart de la dissidence du FFS, donnant vraisemblablement des sueurs froides à tout son entourage, dont Hamid Ferhat. Ce dernier, qui sait convaincre, du moins localement, pourrait bien jouer au réconciliateur entre les deux parties. Cela expliquerait sa présence sur tous les fronts. Prudent, il ne s’est jamais prononcé publiquement sur la participation de son parti aux législatives de mai dernier, se gardant de faire le moindre commentaire pouvant lui être fatal. La crise qui secoue le FFS, depuis maintenant trois mois, obéirait à un jeu de chaises et à une imminente redistribution des cartes, dont le dessein inavoué serait la succession d’Aït Ahmed à la tête du parti. Les pro Laskri à Béjaïa ont, d’ores et déjà entamé un vaste travail de restructuration des sections du parti à travers les 52 communes de la wilaya. D’ailleurs, une réunion des cadres et militants du parti d’Aït Ahmed s’est tenue, jeudi dernier, à la Maison de la culture Malek Bouguermouh sous la férule du tout nouveau premier secrétaire fédéral, Khaled Tazaghart.
Dalil S.