Qui va mettre un terme au calvaire des retraités ?

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Il ne se passe plus une fin de mois, sans que l’on assiste à ce spectacle désolant où l’on voit des centaines de vieillards faisant la chaîne dés les premières heures de la matinée devant l’agence BADR du chef-lieu de wilaya. Des personnes du 3ème âge qui souffrent le martyr et de cette sempiternelle angoisse d’être rembarrés à l’ouverture de l’agence.

Hier matin, près de 250 vieillards, venus des localités de Haïzer, Bechloul, Ath Laâziz, El Esnam et Ain Laloui, étaient agglutinés devant la porte de cette agence bancaire. «Nous sommes ici depuis 03h du matin», avouera Hadj Brahim de Taghzout et de continuer, «dés l’ouverture de la banque, à 9h30, le gardien nous a intimé l’ordre de partir car il n’y avait pas de liquidités». En compagnie d’une dizaine d’autres retraités, notre interlocuteur affirme que la situation est plus que pénible et que cela ne peut plus durer. «Cette agence ne dispose même pas d’une dizaine de sièges à l’intérieur. Nous faisons la chaîne, pendant des heures, à l’extérieur, qu’il neige, qu’il vente ou qu’il pleuve, ou alors à jeun, sous un soleil de plomb comme c’est le cas aujourd’hui. Nous ne demandons pas la charité pourtant, nous venons juste pour percevoir notre pension !», dit-il les yeux larmoyants. Nous nous sommes rapprochés de l’agence afin de savoir pourquoi cette institution ne disposait pas de devises. Le principal responsable étant absent en cette journée, nous avons essayé auprès des salariés de la banque d’en savoir plus sur le sujet. «Je ne suis pas habilité à vous parler, mais je peux vous dire qu’il n’y a aucun manque de liquidités en devise», affirme un employé sous couvert d’anonymat. Interrogé sur la colère des retraités qui maugréaient sur le trottoir en pleine chaleur, notre source est catégorique : «Leurs pensions n’ont pas encore été versées de France, donc il faut qu’ils patientent le temps que le virement soit effectué». Un argument rapidement réfuté par les contestataires qui déclarent que «les banques étrangères sont à jour, de même que les organismes chargés de payer nos pensions de retraites. Les lenteurs, si lenteurs existent, sont au niveau national et même local !». Les retraités en colère ravaleront leur rancœur pour se promettre de revenir, aujourd’hui, lundi, et de faire pression sur le responsable pour que leurs doléances soient enfin prises en charge définitivement.

Hafidh B.

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