Le jeune chanteur Nacer Grim vient de mettre sur le marché son premier CD. Un album intitulé « Sfed Imetawen », composé de six chansons dans le style Chaabi Kabyle.
La Dépêche de Kabylie : Pour commencer, pourriez-vous dire à nos lecteurs qui est Grim Nacer ?
Nacer Grim : Je suis un jeune de 27ans originaire du village Igariden dans la commune de Maatkas. J’ai toujours adoré chanter et composer des poèmes. Dès l’âge de 12 ans, j’ai composé des vers. S’était pour moi vital et je sentais qu’un jour je pourrais mettre mes chansons sur le marché. A 17 ans je me suis mis à l’apprentissage de la mandoline. J’imitais Matoub et tout ceux qui m’ont écouté ont trouvé que je m’en sortais plutôt bien. Ce fut un encouragement pour moi. En 2002, à l’occasion de Yenayer, j’ai animé un gala artistique dans mon village natal. Ce fut un tournant dans ma carrière, j’ai compris qu’avec un minimum de moyen je pouvais produire un album. Mais comme la situation ne s’y prêtait pas et que les moyens n’étaient pas encore disponibles, j’ai patienté. A présent, j’ai pu concrétiser mon rêve. Mon CD est enfin en vente depuis le 5 juillet passé. Une date murement réfléchit. Mes chansons ont accompagné le cinquantenaire de l’indépendance et la fête de la jeunesse.
Parlons un peu de votre album…
L’album s’intitule « Esfed Imtawen », il contient six chansons dans le style classique Kabyle. Yendef el Djarh, Ma Yela El Khir, Yetchour Woul, Zrigh, et Lwaldin en plus du titre de l’œuvre Esfed Imetawn. Des chansons qui traitent de l’amour et du social. L’album est disponible depuis le 5 juillet dernier. J’espère qu’il plaira au grand public. De toutes les manières, j’ai mis tout mon savoir dans ce premier album et j’y ai consacré tout le temps nécessaire pour réussir un travail sérieux.
Que pensez vous du niveau de la chanson Kabyle actuelle ?
Sur le plan quantitatif, je pense que la scène est bien remplie. S’agissant de la qualité il y a de bonnes choses et d’autre moins bonnes. Le temps finira par séparer le vrai de l’ivraie. A un certain moment, le Raï a envahi la scène Kabyle, mais la chanson kabyle a fini par reprendre sa place. Il faut à présent axer le travail sur la chanson à texte comme le faisait si bien le chanteur rebelle Lounes Matoub. Il faut multiplier les espaces culturels et mettre des moyens à la disposition des artistes.
Puisque vous parlez de Matoub, quels sont vos chanteurs préférés ?
Ma réponse, vous pouvez facilement la deviner, Matoub Lounes bien sûr. Il est pour moi le seul chanteur qui a donné ses titres de noblesse à la chanson kabyle. Il s’est sacrifié à la cause identitaire et il en a fait son cheval de bataille. Sur scène, il est passé maître. Il y a aussi Chikh El Hesnaoui et la défunte Zohra. Bien entendu j’écoute tout ce qui est bien fait. Mais ma référence est incontestablement l’œuvre de Matoub Lounes.
Nous vous laissons le soin de conclure…
Je tiens à remercier les studios Akhalaf, pour l’aide qu’il nous a apportée.
Hamzaoui, Chérifi, Younes et Nadjib sont à féliciter pour leur professionnalisme. Je lance aussi un appel en direction des responsables de la culture, au niveau de la wilaya, pour qu’ils nous fassent participer aux galas qu’ils organisent. Ce serait une manière d’acquérir de l’expérience et d’affiner notre talent. Enfin un grand merci à votre quotidien qui nous a ouvert ses colonnes et nous a permis de nous adresser à nos fans et à ses lecteurs.
Entretien réalisé par Hocine T