L’oued de Toudja, alimenté par les eaux intarissables des sources naturelles du mont Aghbalou, surplombant ladite localité a fait mouvoir, autrefois, une centaine de moulins à eau. De nos jours, l’activité n’est plus pratiquée, suite à la dégradation, au fil du temps, de ces moulins, faute d’entretien, mais surtout à cause de l’arrivée d’autres appareils de mouture, fonctionnant à l’énergie électrique. Cependant, un résident du village d’Aït Sahli, relevant de la municipalité de Toudja, refuse d’abandonner cet héritage ancestral, ce savoir-faire séculaire qui a rendu tant de services à la population locale, notamment durant la période coloniale. «Le principal village de Toudja est divisé en deux quartiers, séparés par un grand ravin dans lequel coule, en toutes saisons, les eaux de plusieurs sources très abondantes, dont la principale est la source Laïnceur. Ces eaux font fonctionner un grand nombre de moulins à eau établis sur le ravin, pour la mouture des grains de blés, d’orge et même de piment rouge (poivron rouge, séché et moulu)», nous expliquera S. Aït Sahelia, propriétaire d’un moulin necessitant réhabilitation. Ce dernier nous informera qu’une fiche technique du projet a déjà été réalisée et qu’il cherchait le financement nécessaire pour entamer la restauration de son moulin. Le coût du projet est estimé à 1 849 319 DA. A noter enfin qu’une maquette du moulin en question, conçue par l’artiste sculpteur, Karim Zidane, est actuellement exposée à l’ancienne ville de Béjaïa.
Boualem Slimani