Des éléments racontent leur campement à Boufarik…

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Boualem, garde communal dans un détachement basé aux confins de la wilaya de Bouira, était un de ces éléments présents dés le premier jour du sit-in. Il nous avoue sans une certaine émotion que ce qu’il a enduré lui et ses camarades, dépassait les limites du possible. «En nous engageant dans ce corps de la garde communale, à l’époque, nous avions à l’esprit d’empêcher l’Algérie de sombrer dans le chaos. Nous n’avons jamais compté nos heures supplémentaires ou fait valoir des primes de risque et de nuisance lorsque nous accompagnions les éléments de l’ANP lors de ratissages….pourtant, alors que la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, nous pensions que nos sacrifices allaient être récompensés d’une autre manière que celle de l’affront qu’on subit ».Pour Boualem, l’affront demeure en l’attitude du ministère de l’Intérieur qui s’est refusé à les recevoir au début des négociations. «Nous nous attendions à un minimum d’écoute et de respect, mais au lieu de cela nous avons été réprimés… rien, absolument rien, ne justifiait ces actions musclées envers un corps comme le nôtre…». Notre interlocuteur se rappelle que depuis le 1er jour où ils ont campé à Boufarik, l’ensemble des gardes communaux avaient fait le serment de ne pas quitter leur campement jusqu’à ce que les autorités acceptent leurs revendications. Revendications consistant, entre autres, aux versements des salaires, mais aussi la revalorisation du régime indemnitaire et autres points relatifs à leur statut. Durant les 14 jours passés dans ce campement de fortune, Boualem retiendra que les citoyens de Boufarik, Blida, Larbaâ et de toute cette région se sont relayés à tour de rôle pour les prendre en charge avec des moyens de bord. Des aides non négligeables, d’autant plus que des gardes communaux étaient présents avec leurs familles, dont des enfants en bas âge. «La solidarité des citoyens de la région de Blida a été exemplaire, en plus de l’aide qu’ils nous apportaient, en vivres, eau, nourritures et effets vestimentaires, ils se sont montrés très attentifs et généreux, en mettant toujours en exergue que c’est grâce aux éléments de la garde communale qu’ils peuvent aujourd’hui manifester leur soutien. «Côté logistique, Boualem affirme qu’une équipe de cuisiniers veillait sans arrêt sur les besoins des milliers de campeurs et que les dons affluaient en parallèle. Sur le plan organisationnel, chaque soir après le f’tour, se tenait un briefing durant lequel, l’évolution de la situation était évoquée. «Nous échafaudions des plans pour rejoindre la capitale, mais on nous apprenait que des barrages routiers étaient prêt à être établi dés que nous ferions le moindre pas à l’extérieur du campement. De ce fait, nous ne pouvions permettre d’être matraqués, comme cela s’était produit lors de la marche du 09 juillet dernier». De retour chez lui, mercredi après-midi, Boualem avoue avoir retrouvé les siens avec joie et qu’il est surtout fier d’avoir prit part à ce gigantesque sit-in pour, dit-il, «avoir arraché ses droits». «Nous attendrons la réunion de mercredi, entre nos délégués et les responsables du département de Ould Kablia, pour savoir si le 1er point que nous avons soumis est prêt à être satisfait, à savoir la réintégration et le versement des salaires à près de 600 de nos collègues, suspendus car ayant participé aux marches et aux sit-in. Il s’agit là de voir si l’intention des services du ministère de l’Intérieur sont sincères et si la poursuite du dialogue se fera dans la sérénité» dira Boualem pour qui, avec les milliers de gardes communaux de la wilaya de Bouira et du reste du pays, le combat mené jusqu’à aujourd’hui est de la plus haute importance, car «ce n’est que justice que nous soyons considérés comme un corps ayant participé à la sauvegarde du pays». Boualem et ses compagnons attendent à présent de voir leurs revendications satisfaites. A noter qu’avant de quitter leur camp, il a été décidé que soient organisées des réunions périodiques entre les deux parties, pour que les éléments de la garde communale suivent attentivement l’évolution de la situation concernant la satisfaction des revendications.

Hafidh B.

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