Pression sur l’EPH Mohamed Boudiaf

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L’EPH Mohamed Boudiaf de la ville de Bouira a depuis le 15 juillet dernier, délocalisé le service des urgences ainsi que le bloc opératoire. Un bloc composé de 03 salles d’opérations et de 20 chirurgiens opérateurs.

Ce bloc n’ayant pas connu d’extension depuis 1993, il fallait donc en construire un, au vu du nombre, sans cesse grandissant, des patients et des besoins de la population. Ce bloc sera donc construit avec un laboratoire et un service de réanimation. Après intervention d’une délégation du Ministère de la Santé les urgences et le bloc ont pu être transférés à la polyclinique de la cité Zerrouki, ce qui n’a pas été une mince affaire pour de telles infrastructures en extra muros de l’EPH, notamment au chef-lieu de wilaya. Même si l’on affirme que ces locaux sont exigus, il s’agit là d’une solution temporaire, le temps d’achever les réaménagements et extensions nécessaires au niveau de l’EPH Mohamed Boudiaf. Un laps de temps estimé à 12 mois selon le directeur de l’EPH. Dans ce service des urgences, il existe toutes les commodités adéquates, telles que le service des radiologies, salles d’observation, laboratoire et plateaux techniques.

Les urgences toujours aussi débordées

En l’espace d’une semaine, ce sont près de 280 malades qui ont été admis au niveau de ces urgences et qui ont pu bénéficier de soins. En cette période de jeûne, ce sont des patients admis après le F’tour pour des complications digestives dues à l’excédent de nourriture ingurgité en peu de temps. Il y a également parmi les malades qui reviennent le plus souvent des malades chroniques, qui malgré l’interdiction du jeûne, continuent à faire le Ramadhan. Les médecins les gardent en observation au niveau de la polyclinique, mais ils peuvent également les orienter vers l’EPH via des ambulances pour des hospitalisations prolongées. Dès la rupture du jeûne, les urgences sont très sollicitées, car rares sont les médecins qui ouvrent leurs cabinets la nuit, et les cliniques assurent des services jugés coûteux, voire inaccessibles pour certains. De ce fait, même pour des cas qui ne sont pas nécessairement des urgences, les malades sollicitent la seule couverture médicale disponible qui demeure le service des urgences de l’EPH. «Ce sont généralement ce qu’on appelle dans le jargon médical, de faux malades, leurs cas relèvent plus de la consultation que de l’urgence, mais les médecins n’ont pas le droit de leur refuser les soins, de ce fait, les urgences se retrouvent vite submergées…», déclare un médecin de garde rencontré au niveau de ce service.

L’hôpital a déposé plusieurs plaintes

Les médecins ne pouvant faire le tri, en plus de l’affluence des malades et des accompagnateurs, ils sont souvent désemparés face à de véritables urgences. L’EPH de Bouira a, par le passé et à maintes reprises, eu à faire à des cas d’agressions et de vandalisme de la part de citoyens accompagnant des malades. «Nous avons, plusieurs fois, déposé plainte à l’encontre de personnes pour agressions, insultes et détériorations de bien public, il y a des gens qui sont venus casser carrément…pas seulement les accompagnateurs, mais aussi les malades eux-mêmes qui remettent en cause le diagnostic où le traitement du médecin», affirme M Hamad Madjid, directeur de l’EPH Mohamed Boudiaf. Pourtant, notre interlocuteur affirme qu’il existe un poste de police avec une présence policière H24, mais cela n’empêche pas les dépassements.

Aucune rupture de médicaments, du moins en apparence !

A propos de la rareté de certains médicaments, M Hamad avouera que Bouira est comparable aux autres wilayas du pays, et que lorsque il y a rupture de médicament c’est à l’échelle nationale. Toutefois, la PCH (pharmacie centrale des hôpitaux) demeure la seule institution publique auprès de laquelle les EPH s’approvisionnent car ne pouvant pas faire appel aux privés. Dans ce cas là si une pénurie surgit pour tel ou tel médicament, certains citoyens affirment avoir été contraints d’acheter ces médicaments auprès de pharmacies privées et de les apporter à l’hôpital pour qu’ils soient administrés à leurs proches. Il s’agit notamment de produits d’urgences destinés aux malades chroniques, des cardiopathies et autres.

10 générateurs d’hémodialyse en plus

L’EPH Mohamed Boudiaf vient de bénéficier de 10 nouveaux générateurs d’hémodialyses, ce qui va renforcer ce service. Ainsi, avec 22 générateurs, les malades n’auront plus de soucis à se faire pour leurs séances de dialyse comme c’était le cas auparavant. Un service qui sera bientôt entièrement rénové avec de la faïence et du compacto. Le directeur de l’hôpital a également effectué un changement dans le personnel médical affecté au service d’hémodialyses : «Médecins et personnel paramédical ont été changés suite à des incompatibilités d’humeur, notamment entre médecins et dialysés et c’est pour cela que j’ai opté pour un changement radical, ce qui a fait que les choses sont rentrées dans l’ordre», révèle M Hamad. De ce fait, l’Association d’Aide aux Insuffisants Rénaux, via son comité de la wilaya de Bouira a adressé au directeur de l’EPH une lettre de remerciements pour tous les efforts fournis. Une frange de malades qui eux, semble visiblement satisfaits.

Hafidh.B

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