La Mission des observateurs de l’Union européenne pour les élections législatives du 10 mai dernier a rendu public, hier, son rapport final.
«Sur la base d’une évaluation approfondie détaillée et impartiale, la mission constate tout un nombre d’aspects positifs du processus électoral», a notamment déclaré M. Salafranca, le chef de la mission des observateurs lors d’une conférence de presse tenue à Alger et consacrée à la présentation du rapport final de la mission de l’UE. Un rapport qui a été remis aux autorités algériennes par le chef de la mission des observateurs de l’Union européenne, en visite dans notre pays depuis mercredi dernier, et rendu public hier matin. Dans son rapport, la Mission, composée de 100 observateurs issus de 26 Etats membres de l’UE, de Norvège et de Suisse, ainsi que plusieurs diplomates en poste à Alger, a soulevé entre autres, la question du nombre important des candidatures pour le scrutin du 10 mai. Une situation qui a conduit à un émiettement des voix, favorisant ainsi les partis prédominants, relève le rapport, citant notamment le FLN qui s’est offert, pour rappel, plus de 208 sièges sur les 462 que compte l’APN. Quant aux partis de la mouvance islamistes qui avaient crié à la fraude dés l’annonce des résultats, les observateurs européens notent que ces derniers «n’ont pas connu le même résultat que dans les pays de la sous région». Ils ont expliqué cela par le fait que «la décennie noire des années 1990 a fortement marqué les citoyens algériens, alors qu’un parti comme le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) a participé au gouvernement depuis maintenant 17 ans». Concernant le fichier électoral, le document observe que, «si les mécanismes de révision dudit fichier sont clairement établis par les textes officiels, le système d’enregistrement des électeurs présente certaines faiblesses structurelles, notamment en raison de l’absence de consolidation nationale du fichier électoral, prévue par la loi». L’autre critique concerne la proclamation des résultats par le Ministre de l’Intérieur au lendemain des élections «uniquement par siège et par genre au niveau national au même moment où se poursuivait le travail de consolidation au sein des différentes commissions». Le rapport considère que «l’absence de publication des résultats détaillés a affaibli la transparence de ce processus électoral, compliquant la lisibilité des sièges attribués qui ont alors fait l’objet de contestation par certains partis politiques et les représentants de la société civile». Toutefois, ajoute la Mission, «la transparence des opérations, au sein des deux niveaux de commissions électorales, a été jugée insuffisante, notamment en raison d’une présence limitée des représentants des partis politiques ou des candidats, de l’absence dans un cas sur quatre du président de la Commission locale de surveillance des élections, de l’absence d’une remise systématique d’une copie certifiée des résultats aux représentants des partis politiques/candidats pourtant présents (17 pour cent des cas observés) et de l’absence d’affichage public des résultats au niveau communal dans 36% des commissions observées. Dans leur rapport, les observateurs européens n’ont pas hésité a qualifier de «médiocres» les performances des représentants des candidats, «garde-fou essentiel pour assurer la transparence des scrutins, et donc l’acceptation des résultats». Les représentants des candidats «sont généralement restés passifs, même face aux failles observées ponctuellement pour préserver l’intégrité des scrutins ou bien le secret du vote», souligne la Mission de l’UE qui a toutefois constaté «une atmosphère généralement calme et ordonnée durant les opérations de vote, depuis l’ouverture jusqu’au dépouillement».
A. C.