L’Aïd à quel prix ?

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L’Aïd est là et la saignée continue. Au cours de notre virée à travers les différentes boutiques et les différents rayons des marchés de la ville de Tizi-Ouzou, la cherté s’accentue au grand dam des consommateurs.

Ammi Saïd, un quinquagénaire et père de cinq enfants tonnera : « C’est du jamais vu, le ramadhan de cette année nous a fait voir des vertes et des pas mûres. Pendant tout le mois, la tendance a été à la hausse. A l’approche de l’Aïd, elle s’accentue. Nous ne savons plus ou donner de la tête. C’est terrible et dire qu’il faut encore faire face aux dépenses de l’Aïd. Nous serons amenés à passer au plan B, l’emprunt ». En effet après notre visite, nous avons constaté l’ampleur de la cherté des marchandises et les craintes des citoyens. Les légumes et les fruits sont hors de portée. La carotte et les courgettes sont vendues respectivement à 80 et 140 DA. Les haricots verts font 140 DA le kilo. La laitue est à 100DA, La pomme de terre est proposée à partir de 40 DA. Concernant les fruits, c’est un autre cauchemar, les pèches et les raisins ne sont accessibles qu’à partir de 150 DA le kilo. Le melon est affiché à 80DA. La pastèque à 40 DA et les bananes à 140 DA. Quant aux dattes, elles sont à 400 DA. C’est dire que les ménages à faibles et à moyennes ressources n’en consomment pas. Pour ce qui est des viandes, les prix comme à l’accoutumée sont exorbitants, les gens ne font que regarder. La viande avec os est fixée à 800DA, le beefsteak culmine à 1 300DA. Le poulet évidé est à 370 DA, la viande de dinde est cédée entre 400 et 900DA le kilo. La viande congelée a atteint le prix astronomique de 650DA. Quant aux prix des vêtements dans les magasins, c’est encore un autre calvaire qu’il faut surmonter, car la tradition exige d’habiller les enfants en neuf pendant l’Aïd. Une paire de baskets locale, pour enfant à 1 700DA, ce n’est pas à la portée de tous les ménages. Un T shirt à 1200 DA et un pantalon à 1 500 DA. Surtout lorsque l’on a cinq enfants à vêtir, c’est un véritable exploit. Du coup, beaucoup de parents se rabattent sur les magasins de friperie. « L’essentiel est de faire plaisir aux enfants », dira un père de famille exaspéré. Quand ces fêtes redeviendront-elles de réelles occasions de joie et de gaîté au lieu des terribles épreuves qu’elles représentent actuellement pour les familles ?

Hocine T

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