Les prix des vêtements enregistrent une hausse de 40%

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A chaque approche de la fête de l’Aïd ou de la rentrée scolaire, les parents se trouvent entre l’enclume de satisfaire leurs enfants, et le marteau des prix qui crachent du feu cette année. Après la flambée des prix des produits alimentaires, qui a épuisé les ménages algériens, durant le mois de Ramadhan, les vêtements de l’Aïd dont les prix sont qualifiés d’exorbitants, depuis une dizaine de jours, viennent s’ajouter aux grands soucis des familles algériennes, notamment les petites bourses. En vérifiant les tarifs des vêtements exposés aux magasins d’Alger, le minimum des prix est estimé à 3 000 DA. Les robes sont à 5 000 DA, les chemises et les pulls sont cédés à 3 500. « Les prix sont trop élevés, celui qui a beaucoup d’enfants ne pourra pas tous les satisfaire », s’est indigné un père de famille, rencontré dans un magasin à Alger. Une mère ajoutera, « je suis venue pour acheter les vêtements de l’Aïd pour mon enfant, mais dès ma première visite les prix m’ont choquée ». Il est à souligner que, les autorités ont procédé cette année au virement d’avance des pensions et des paies des travailleurs, afin de leur permettre d’effectuer les achats de l’Aïd, mais la réalité des prix a empêché plusieurs personnes de satisfaire leurs familles, « malgré le fait que j’ai touché ma pension en avance, je ne peux rien faire avec, car elle ne me suffit pas pour satisfaire tous les besoins de ma famille », se plaint un retraité. Le pouvoir d’achat des algériens n’arrive pas à résister devant la cherté de la vie, notamment pour les ménages qui gagnent moins de 18 000 DA. « Comment peut-on vivre avec des salaires misérables, alors que les prix des produits dépassent l’entendement ?», s’interroge un père de famille. En dépit de cette flambée des prix, certaines personnes se trouvent contraintes à satisfaire leurs enfants, « j’ai acheté une paire de baskets à 4000 DA pour mon enfant. C’est trop cher mais je n’ai pas le choix, les prix sont les mêmes partout », a indiqué M.Fatima.

Il faut encourager la production nationale

Selon l’union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les prix des vêtements ont augmenté de 30% par rapport à l’année dernière. « La production nationale en matière de textile reste insuffisante, par rapport à la forte demande nationale », a affirmé Elhadj Tahar Boulenouar, le porte parole de l’UGCAA. En effet, cette dernière appelle à l’encouragement de l’investissement, dans la production nationale de textile, et du partenariat algéro étranger dans ce domaine. La même source a fait savoir que plus de 60% des vêtements qui sont sur les marchés, proviennent de la Chine et de la Turquie. Selon le même responsable cette situation est engendrée également, par l’arrêt de l’importation des vêtements de la Syrie, suite à la situation sécuritaire de ce pays. La disparition de la friperie, suite à la loi interdisant l’importation de ce type de vêtements, figure aussi parmi les principales causes de cette flambée des prix, selon l’interlocuteur, « il faut réviser cette loi », a-t-il suggéré. Celui-ci n’a pas manqué de remettre en cause également, les commerçants informels, qui envahissent pratiquement tous les marchés au niveau national, « plus d’un tiers des vêtements existants sur le marché passent par l’informel, ce qui est dû au manque de contrôle », a noté le même responsable. Par ailleurs, les clients ne voient qu’une seule cause, pour cette cherté : la spéculation ! « A l’approche de chaque Aïd ou rentrée scolaire, les commerçants essayent à tous prix de s’enrichir sur le dos des citoyens », dénonce Yacine, avant d’ajouter : « ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur et de toucher tous les produits, puisque les contrôleurs sont absents ».

Samira Saïdj

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