A deux ou trois jours de la fête de l’Aïd El Fitr où le couscous, plat traditionnel national par excellence, va prédominer sur les tables des foyers, les légumes qui entrent dans la composition de la sauce qui l’accompagne se sont fait pousser des ailes et commencent, d’ores et déjà leur vertigineuse ascension. Au marché hebdomadaire de Sidi Ahmed à Béjaïa, la courgette, qui pataugeait entre 25 et 30 DA le kilo durant tout le mois de Ramadhan, a fait un saut de géant pour atteindre les 130 à 150 DA. Idem pour les haricots verts, qui étaient cédés entre 50 et 70 DA, les voilà eux aussi, qui planent aux mêmes hauteurs que son binôme de courgette. Les oignons, qui rentrent dans toutes les sauces, ont pratiquement doublé de prix en passant de 35 DA, durant le mois de Ramadhan, à 65 DA à quelques jours de l’Aïd. Quant à la pomme de terre, que les ouvriers agricoles rechignent à arracher par ces temps de chaleur torride en ayant le ventre creux, elle se maintient à 60DA. Pour ne pas faire figure pâle devant ses congénères, la carotte aussi vous toise du mieux qu’elle peut du haut de ses 80 à 100 DA. Les belettes, que d’ordinaires les ménagères boudaient malgré leur bas prix qui allait de 25 à 30 DA la botte, ont, du fait qu’elles ont appris à se mijoter en de délicieux plats avec des merguez ou de la viande hachée, grimpé à la marche des 70 à 80 DA la botte. Insensible aux effets de mode de montées des prix, la salade verte s’est maintenue à hauteur de 70 à 90 DA. A peu de chose près, même constat pour les tomates qui, malgré les nombreux mets dont elle relève considérablement le goût et ses vertus nutritives indéniables, elle s’est stabilisée au niveau des 35 à 50 DA. Même démarche pour les poivrons qui, se sachant repas du pauvre par excellence, n’ont pas voulu suivre la procession des légumes qui montent vers les sommets. Quant aux fruits, à noter qu’une fois qu’ils ont atteint des sommets sidéraux, ils s’y sont maintenus pour narguer hautainement les consommateurs. La pastèque (30/40 DA) et le melon (60/80DA), fruits d’été par excellence, n’ont pas cédé une marche depuis le début du Ramadhan. Les raisins (150 à 200DA), la poire et la pomme (200DA) sont inaccessibles, et n’approchez les oranges, elles sont entre 300 et 400 DA le kilo.
B. Mouhoub