Bien que nous soyons loins des années où les étudiants pouvaient observer jusqu’à trois mois de grève pour réclamer
leurs droits, la prochaine rentrée universitaire présente quelques signes avant-coureurs d’une année «houleuse».
Et pour cause, plusieurs projets destinés à renforcer les capacités d’accueil, en lits et en places pédagogiques, n’en sont qu’à leur stade embryonnaire et risquent, ainsi, de créer des perturbations. La construction d’un nouveau campus de 6000 places pédagogiques, au niveau de la commune d’Amizour, pour abriter la faculté de droit, la construction d’un autre campus de même capacité au niveau de la commune d’El Kseur et la réalisation de 3000 nouveaux lits, sont autant de projets destinés à décongestionner la surcharge, tant au niveau des résidences universitaires qu’au niveau des campus et qui, malheureusement, sont loin d’être prêts pour la prochaine rentrée, a-t-on constaté. Cette année, faut-il le rappeler, le recteur de l’université de Béjaïa a dû improviser face au manque en lits, en mettant à la disposition des nouveaux bacheliers 250 logements sociaux, basés sur le site Sidi Ali Lebhar, qu’ils occuperont pendant la première année de leur cursus. Ce qu’il faut rappeler, également, c’est que les habitants de ce quartier se sont déjà mobilisés pour s’opposer à ce projet. A ce sujet, le recteur de l’université de Béjaïa se montre des plus rassurants et promet une rentrée universitaire sereine. M. Merabet estime que « les 8780 nouveaux bacheliers seront accueillis dans des conditions acceptables et que cette rentrée a fait l’objet d’une préparation depuis longtemps, et à tous les niveaux ». Le recteur n’est pas le seul responsable de l’université de Béjaïa à promettre une rentrée universitaire paisible. Le directeur des œuvres universitaires, M. Bouguenna Abdeslam, lui aussi, a estimé les conditions d’accueil des étudiants satisfaisantes, d’autant plus qu’il pense mettre tout en œuvre pour assurer ces conditions. « Je promets des résidences universitaires exemplaires d’ici 2013 », a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à notre journal avant les vacances d’été. Cette promesse, que l’on juge « audacieuse », vu l’état « déplorable » dans lequel se trouve presque la totalité des résidences universitaires de Béjaïa, vient, il y a à peine 20 jours, d’être mise à exécution par le lancement d’une opération de rénovation qui concerne toutes les cités. « Jamais un directeur de mon secteur à Béjaïa, voire même sur le territoire national, n’a engagé une opération d’une telle ampleur », déclare M. Bouguenna, se targuant d’être le redresseur de la situation prévalant au sein des cités universitaires, mais surtout un homme de terrain. C’est un projet de grande envergure qui coutera beaucoup d’argent, plus de 75 milliards, a déclaré le wali sur les ondes de la radio locale, mais surtout beaucoup de temps. Avec les premières vagues d’étudiants qui arrivent, le facteur temps est cependant très déterminant pour le bon déroulement de la rentrée universitaire. Les résidences universitaires se sont transformées en véritable chantiers obligeant ainsi les étudiants et les ouvriers à cohabiter, et vu l’importance des travaux engagés, cette cohabitation risque de s’étaler sur plusieurs mois. Interrogé sur ce retard, M. Bouguenna rassure et, selon ses estimations, les travaux seront achevés au plus tard dans un mois, c’est-à-dire avant le retour de tous les étudiants.
M.H. Khodja