Les deux syndicats des commerçants de Béjaïa, CCIS et l’UGCAA, ne cachent pas leurs différends au sujet de l’organisation d’une foire, spécial «Rentrée scolaire».
Celle-ci a été ouverte au public, la semaine passée au niveau de la grande surface d’Iheddaden. Faisant référence au texte de loi régissant ce genre de manifestations, le responsable local de l’UGCAA a rappelé que deux foires commerciales, ont déjà été organisées à Béjaïa en 2012. «La loi autorise l’organisation de deux foires par an et pas plus. Pourquoi alors une troisième ? Que restera-t-il aux commerçants de Béjaïa? Nous ne sommes pas contre les citoyens, mais je dirai que c’en est trop », peste-t-il. «Il n’est pas du ressort du ministère du Commerce de faire dans le social. C’est une mission dévolue au ministère de la Solidarité», indique-t-il, expliquant que cette foire n’aura aucune incidence sur les prix. «C’est de la poudre aux yeux. Il n’y aura aucune incidence sur les prix des fournitures scolaires », lâche-t-il sèchement, sans mesurer l’impact d’une telle déclaration sur le moral des ménages qui redoutent, d’ores et déjà une énième saignée après celles de l’Aïd et du Ramadhan. La partie organisatrice, la CCIS de Béjaïa, précise, de son coté qu’il ne s’agit aucunement d’une foire commerciale, mais bel et bien d’une «semaine économique» décidée par le ministère du Commerce à la faveur de la rentrée scolaire 2012/2013. D’ailleurs, déclare le représentant de la CCIS Béjaïa, « des manifestations similaires seront organisées à travers tout le territoire national ». Le président de la chambre de commerce et d’industrie de la Soummam fait remarquer, dans son intervention, que cette foire s’inscrit dans le cadre d’«un service public» dont l’objectif est de créer une dynamique. Du point de vue juridique, l’intervenant explique que l’organisme qu’il préside n’a pas à demander une autorisation auprès de l’APC pour organiser cette foire, du fait qu’elle avait été décidée par le ministère du Commerce. Selon lui, une vingtaine de libraires de Béjaïa ont confirmé leur participation à cette manifestation, dénommée «foire spéciale rentrée scolaire». De leur coté les libraires qui ont décliné l’invitation pour une éventuelle participation à cet événement, sont d’ores et déjà hantés par une probable baisse de leur chiffre d’affaires. «C’est une injustice. Le commerçant ne fait pas dans le social, il est là pour gagner de l’argent. Si nous ne liquidons pas nos stocks cette semaine, dites-nous quand le ferons-nous ?», s’alarme un commerçant du chef-lieu, pour qui cette foire est « du n’importe quoi !». Les services de la DCP de la wilaya, assure-t-on, font la chasse, depuis déjà plusieurs jours, aux produits contrefaits et non conformes, à l’exemple des gommes, pâtes à modeler et autres articles scolaires.
F. A. B.