Innocence of Muslims, le film à l’origine des manifestations

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Le film, intitulé « Innocence of Muslims » (L’Innocence des musulmans), à l’origine des manifestations et des attaques anti-américaines en Egypte et en Libye, a été réalisé et produit par Sam Bacile, un promoteur immobilier israélo-américain de 54 ans, originaire du sud de la Californie. Les violences qu’il a entraînées rappellent celles qui avaient eu lieu en 2005, après la diffusion de caricatures sur le prophète Mohammed, faits par un dessinateur danois et jugées insultantes. Sam Bacile qui, désormais, se cacherait par crainte de représailles, affirme que « l’islam est une religion de haine. » Il prétend, selon le journal israélien Haaretz, avoir voulu rendre service à son pays d’origine, en « montrant au monde les défauts de l’islam ». Joint par téléphone dans un lieu non identifié Sam Bacile a expliqué qu’il était l’auteur du film, précisant qu’il l’avait produit avec 5 millions de dollars levés auprès d’une centaine de donateurs juifs qu’il a refusé d’identifier. Il assure avoir travaillé avec 60 acteurs et une équipe de 45 personnes pour réaliser, en Californie et en trois mois, ce film de deux heures. « Le film est politique. Pas religieux », dit-il. Un extrait de 14 mn du film, en anglais, avait été mis en ligne sur « You tube » au mois de juillet, mais sans néanmoins attirer l’attention. C’est sa diffusion sous titrée en arabe, mise en ligne récemment et visionnées des dizaines de milliers de fois, qui a mis le feu aux poudres. Aux Etats-Unis, la promotion du film a été assurée par des conservateurs, selon le WSJ, dont un certain Morris Sadek, qui dirige l’association « Assemblée nationale américaine copte ». Mais les principaux dirigeants coptes dans le monde ont condamné le film et le portrait qu’il dresse de l’islam, souligne le quotidien. Sam Bacile a regretté la mort des américains, tués en Libye par des manifestants qui protestaient contre son film, mais a mis en cause le manque de sécurité à l’ambassade américaine. Morris Sadek est un proche du très controversé pasteur Terry Jones, qui s’était attiré de nombreuses critiques, par le passé notamment pour avoir brûlé un exemplaire du Coran et s’être résolument opposé à la construction d’une mosquée près du Ground Zéro à New York. Le pasteur a précisé qu’il comptait montrer un extrait de 13 minutes du film, mardi soir, dans son église de Gainesville en Floride (sud-est). « C’est une production américaine qui n’a pas pour objectif d’attaquer les musulmans, mais de montrer l’idéologie destructive de l’islam », explique-t-il dans un communiqué publié par le WSJ. Une porte-parole de Terry Jones a indiqué que le film était aussi diffusé sur le site internet du mouvement du pasteur américain.

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