Erigé en collège en 1989, après qu’il eut fonctionné comme annexe du CEM Boubaghla Said de Tizi Gheniff, le CEM Frères Boufateh, du chef-lieu Tighilt Bouguenni, n’est toujours pas doté de cantine. Aujourd’hui encore, ses trois cent cinquante élèves se contentent de repas froids devant le portail de l’établissement. Si certains peuvent se permettre des sandwichs, ce n’est pas le cas de la majorité des élèves issus des familles démunies qui n’ont droit qu’à un morceau de pain et à un verre de limonade. « Le choix du terrain où pourrait s’implanter la cantine a pourtant été fait depuis longtemps, mais point de projet pour sa réalisation. Nous exhortons les autorités à agir vite pour que nos enfants puissent en bénéficier enfin. Veut-on qu’ils attrapent des ulcères d’estomac en consommant que du pain et de la limonade?», s’est interrogé un parent d’élève. Notre interlocuteur regrette cette inertie des autorités et des responsables de l’éducation qui ne font rien pour ce collège. « C’est frustrant de voir des collèges très récents dotés de cantines alors que le notre, qui a vingt-trois ans d’existence, en est dépourvu », a enchaîné le même parent d’élève. Juste à quelques kilomètres de là un autre collège, dit base 5 sur la route de Taka, présente aussi cette carence. Le comble est que ce CEM est implanté dans un endroit où il n’y a ni épicerie ni restaurant, ses élèves font trois kilomètres à pied jusqu’au chef-lieu ou au lieu-dit Alkahwa Bouchène pour acheter une baguette de pain et une portion de fromage. « Là pourtant il s’agit d’un nouveau collège inauguré l’an dernier, mais personne n’a pensé à le munir d’un réfectoire », nous a dit un parent d’élève de Taka. Les parents d’élèves exaspérés ne comptent pas se limiter à dénoncer ce manque, ils songeraient sérieusement à préparer des actions de protestation.
Amar Ouramdane