De la pauvreté à la prospérité

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(1re partie)

«Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou» (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).

Durant le cycle de la vie, l’homme qui n’a pas hérité de parents fortunés ne cherche qu’une chose, comment s’enrichir. La providence vient parfois au secours de tels êtres, et c’est le cas dans cette histoire puisée de notre inépuisable terroir. Il y a très longtemps de cela vivait une petite famille composée de trois personnes : le père, la mère et leur fils âgé d’une dizaine d’années.La petite famille n’avait pas de soucis. Pour pouvoir manger, le couple travaille chez des gens nantis, mais un jour tout bascule. Par un froid hivernal, l’homme monte sur un olivier pour gauler les fruits, mal lui en prit.Faisant un faux pas, il glisse et tombe dans le vide. La colonne cervicale brisée, sa mort est instantanée. Devenue veuve à la fleur de l’âge, la femme trouve d’énormes difficultés à élever son petit. Ce dernier, choyé à l’extrême, exige de sa mère des mets raffinés qu’elle ne peut lui rapporter. Devenu un grand garçon oisif, il exige maintenant de sa pauvre mère une boutique achalandée alors qu’elle éprouve d’énormes difficultés à ramener à manger.Très loin d’eux vit un sorcier qui a des dons de voyance. Il a vu à travers un œuf le nom du fils de la veuve inscrit sur “Lmeçvah’” (lampe à huile) se trouvant au fond d’un puits. Voyant qu’il pouvait en tirer profit, il vient chercher après lui dans sa contrée.L’ayant trouvé, il s‘adresse à sa mère et lui dit :“- Nek d’g’mas b-argaz im !” (Je suis le frère de ton mari !)La veuve est interloquée, elle sait pertinemment que son mari n’avait pas de frère. Devinant quelque mauvaise intention de la part de l’inconnu, elle lui rétorque :“- Argaz iou imouth our isâi ara g’ma-s !” (Mon mari est mort et n’avait pas de frère !)Feignant une grande contrition, il se met à se lamenter et à dire :“- Ak irh’em Rebbi ag’ma Themouthedh our-k z’righ ara !” (Repose en paix mon frère, tu es mort sans que je te vois !)Sur ces entrefaits, le jeune garçon rentre à la maison. Sa mère lui demande d’embrasser son oncle. Il s’exécute mais fait cette réflexion :“- Vava our iyi-d ihd’ir Ara fella-k’ a âmmi D’ lekthev ayagi !” (Mon père ne m’a jamais parlé de toi, tu nous mens, je crois !Mais le sorcier s’était préparé à cette question-là. Il lui sourit et lui dit en prenant un air affligé.- Si mon pauvre frère décédé ne vous a pas parlé de moi, c’est parce qu’on s’est disputé et on s’est séparé depuis de très longues années. Aujourd’hui, je suis venu lui demander pardon, malheureusement il a trépassé.En prononçant ce dernier mot, il se met à pleurer et à crier son désespoir de ne pas l’avoir trouvé. Il a tellement bien joué la comédie qu’il a été cru.Comme c’était le moment de déjeuner, la veuve n’avait rien à donner à manger à son fils et à l’intrus qui se fait passer pour le frère de son mari.

Benrejdal Lounes(A suivre)

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