«La réglementation sur les génériques est figée depuis 1998»

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Les premières journées nationales de pharmacie se tiennent, depuis hier, au centre hospitalo-universitaire de Tizi-Ouzou. Des journées durant lesquelles il a été question, entres autres, de médicaments génériques. Une catégorie qui n’est pas très bien « réglementée» dans notre pays. C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré hier, le Pr. Toumi, chercheur au CHU d’Oran, lors de la première journée de cet événement. Le Pr. Toumi a mis l’accent sur « l’absence de législation à même de réglementer l’utilisation de ce genre de médicaments ». Il fera savoir, à travers sa communication inscrite sous le thème « Médicaments génériques, ni anges ni démons », à une assistance composée plus particulièrement de professeurs, médecins et étudiants, que les textes algériens sont « figés depuis 1998 », et que depuis, aucune modification n’y a été apportée malgré le fait que « le générique a beaucoup évolué depuis le temps ». Selon le même orateur, faire appel aux génériques fabriqués localement ou importés, est certes un moyen d’assurer la disponibilité et surtout l’accessibilité de certains médicaments aux malades, mais cela devrait être réglementé « afin d’assurer la protection du consommateur et le respect des dosages et des matières premières utilisées dans la confection du médicament ». Le Pr.Toumi, venu spécialement d’Oran pour ces journées nationale de pharmacie, dira que « si, sur le marché le médicament générique a prouvé son efficacité il n’en demeure pas moins que le problème d’efficacité se pose auprès du public». Il expliquera le « rejet » des consommateurs de ce genre de médicaments, mais aussi, dans certain cas, le refus des médecins de prescrire ces substitutifs aux molécules mères, par le fait « de préjugés qui entourent le médicament générique ». Selon le professeur, « c’est désormais devenu monnaie courante, en parlant de générique, de dire que ce dernier est moins efficace, piraté ou à risques. Ce qui n’est pas vrai, étant donné qu’en plus d’être des copies conformes des molécules mères, les médicaments génériques subissent des examens avant d’être mis sur le marché».

Des médicaments génériques vendus plus cher que la molécule mère

Selon une étude que le professeur Toumi a réalisée avec le concours de 100 médecins du CHU d’Oran, 50% des praticiens prescrivent des médicaments substitutifs et 98% d’entre eux croient qu’ils sont vendus moins chers sur le marché. Ce qui n’est pas toujours le cas. De son côté le Pr. Aït Ali, doyen de la faculté de médecine de Tizi-Ouzou et chef de service hématologie au niveau du CHU de Tizi-Ouzou, à son intervention lors de la séance débat, parlera de son expérience personnelle avec les médicaments génériques. D’après ses dires, le générique sera déconseillé pour certaines maladies, notamment les cancers. « Il y a 20 ans, nous arrivions à guérir certaines maladies cancéreuses de stade 1, et ce, en utilisant des molécules mères. Chose qui n’est pas du tout possible actuellement avec les médicaments génériques, avec lesquels la rechute devient inévitable », expliquera-t-il en faisant allusion à l’existence de médicaments substitutifs peu dosés qui représentent un risque pour les malades. Ceci, n’empêchera pas le fait qu’ils sont vendus dans les pharmacies parfois « plus cher que le molécule mère », signalera-t-il. Afin d’appuyer ses propos, il prendra pour exemple les médicaments génériques importés du Mexique. Il y a lieu de noter que ces 1ères journées nationales de pharmacie se poursuivront aujourd’hui, avec au programme d’autres interventions qui traiteront, entre autres, de « pharmacie hospitalière », de la « prise en charge des hémophiles » et de la « chimiothérapie ».

Ch.T.

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