Si la participation s’apparente à un coup d’essai pour El Islah, histoire de jauger son poids réel dans la région, les chances du MSP paraissent, à l’opposé, plus sérieuses.Pour rappel, ce parti a réussi en 1997 à placer un de ses cadres locaux à l’APN. Les chouroucrates, adeptes de “l’entrisme” comme mode d’accession au pouvoir, présentent des listes à Tala Hamza, Kherrata, Melbou, Amizour, El Kseur et Bgayet. Ils disposent en outre d’une liste à l’APW. Même si la modération est de mise face aux grosses pointures de la région que sont le FFS, le FLN et le RCD, les cadres du parti de Soltani n’en espèrent pas moins se positionner dans les futures assemblées. Le nombre de listes limité à six commnes n’est sûrement pas fortuit. Il coïncide en fait avec les villes où le parti estime être en mesure de recueillir suffisamment de voix pour brouiller les cartes. De plus, sur le strict plan de la participation, le MSP double ses listes par rapport au scrutin de 1977 où il n’était présent que dans trois villes. L’autre nouveauté réside dans le fait qu’il s’attaque à des bastions réputés inexpugnables et réfractaires à toute idéologie islamiste : Amizour, El Kseur, Tala Hamza. Pour la représentation locale, il s‘agit d’occuper le terrain et de faire fructifier la dynamique qui fait que le parti enregistre un afflux de militants. Les objectifs visés en terme de conquête des assemblées concernant surtout Bgayet et El Kseur.L’autre, le frère-ennemi, El Islah brigue trois communes : Draâ El Caïd connue pour être la seule commune de la wilaya à être tombée dans l’escarcelle du Fis, de sinistre mémoire, en 1991, Kherrata et Bgayet, en plus de l’APW. El Islah dont l’ancrage est infime y va quand même dans l’espoir de rallier à sa cause tout ou partie de ce qui porte barbe et qamis.La nébuleuse islamiste très difficile à cerner car aussi hermétique qu’une loge maçonnique, pour partagée qu’elle est, n’en est pas moins disciplinée. Et même si beaucoup de sympathisants n’émargent à aucun parti, “la solidarité islamique” est appelée à s’exprimer dans le “bon sens” le jour du vote. La probabilité, toute relative, de voir barbes clean et barbes hirsutes, fréquenter de manière assidue quelques conseils municipaux et les travées de l’APW après le 24 novembre 2005, existe.
Mustapha R.