Ils étaient des centaines, les rappelés de l’ANP durant les années (1995 /1999), à se rassembler, dans la matinée d’hier, devant le stade communal Kaci Ali de Draâ Ben Khedda.
Ils sont venus des quatre coins du pays. Le regroupement était immense dès les premières heures du matin. Ils avaient prévu une marche sur la capitale, mais le départ a été reporté à aujourd’hui. Sur les lieux, le chargé de communication, Ali Babaci s’explique : « Dix-neuf wilayas sont là et leurs représentants passeront la nuit ici. Il s’agit de: Tiaret, Sétif, Chlef, Annaba, Mostaganem, Aïn Defla, Médéa, Boumerdès, Djelfa, Béjaïa, Mila, Bordj Bou Arreridj, Ouargla, Béchar, Alger, Tizi-Ouzou, M’Sila et Mascara. D’autres groupes arrivent progressivement d’autres wilayas. Au total, 43 délégations sont attendues pour prendre part à cette action de protestation de grande envergure ». Par ailleurs, il y a lieu de signaler qu’un important dispositif de police antiémeute avait déjà pris place, très tôt le matin, sur les lieux du regroupement des rappelés qui ont déployé un immense drapeau national et plusieurs banderoles sur lesquelles on pouvait lire leurs revendications. Les protestataires comptent, à travers cette action, rallier la capitale pour déposer la plateforme de revendication à la Présidence. Ils considèrent qu’ils ont été délaissés après leur démobilisation : «Notre cause est juste. Nous avons répondu présents à l’appel de la nation pour sauver les institutions de la République, ce que nous avons fait avec bravoure. Beaucoup d’entre nous ont perdu la vie, d’autres sont devenus handicapés à vie. Aujourd’hui que la situation s’est beaucoup améliorée, il est de notre droit de réclamer à l’Etat algérien la reconnaissance de nos sacrifices. Nous maintiendrons notre mouvement jusqu’à satisfaction entière de notre plateforme de revendications, qui a été remise au ministère de la Défense », déclare un interlocuteur. La plateforme de revendications comporte onze points dont : les primes, les salaires et les assurances. Pour le chargé de communication, « ils sont 123 000 à l’échelle nationale à avoir été appelés au secours de la république, menacée par des groupes armés. Béjaïa est en première position avec 18 000 rappelés, suivie de Tizi-Ouzou qui en a un peu plus de 17 000, Bouïra 10 000, Boumerdès 7 000. Pour Alger, le nombre n’est pas connu, ils ne seraient pas nombreux! ». Le combat des anciens rappelés bouclera bientôt ses deux années. Le chargé de communication reconnaît que certains acquis ont été arrachés, mais que l’essentiel de leurs revendications restent à satisfaire.
Arous Touil