Sanglante fin de carême aux portes de la capitale. Les localités de Corso et de Zemmouri, situées l’une à 4 km et l’autre à 12 km de Boumerdès, ont été encore une fois, le théâtre d’une résurgence de l’islamisme armé. Avant-hier, aux environs de 20 h, au total deux citoyens ont été assassinés et deux autres blessés parmi eux un député du Front national algérien (FNA).Selon des informations recoupées, cette nouvelle flambée de violence a eu lieu en trois temps. Composé de trois à cinq éléments, un groupe terroriste a fait irruption ce dimanche, moins de deux heures après la rupture du jeûne, dans l’agglomération de Ben Rahmoun, relevant de Corso.Sachant visiblement qu’ils allaient trouver leur victime non loin d’un café, les terroristes l’attendirent. “Celui-ci, répondant au nom de Bouazza Saïd, se dirigeait vers un groupe d’amis… Il fut mitraillé, à bout portant, par les assaillants”, a-t-on indiqué. La victime rendit l’âme après son admission à l’unité d’urgence médicale de Boumerdès. Celle-ci reçut aussi un enfant de dix ans, légèrement blessé à la jambe droite, au cours de la même fusillade. Moins d’un quart d’heure plus tard, toujours à Ben Rahmoun, la horde islamiste affiliée au GSPC cibla un autre citoyen dans son propre local commercial. Reconnu comme étant un ex-patriote, ce vendeur nommé Arrar Boudjemaâ, sera lui aussi criblé de balles. Transporté, a-t-on appris vers l’hôpital de Rouiba, cette seconde victime succombera peu après à ses blessures.Le député du FNA, en l’occurrence Ali Rial, a échappé, lui, de justesse au cours de la même nuit, à un attentat à la voiture piégée dans la localité de Zemmouri.Le député s’apprêtait, juste après la rupture du jeûne, à monter dans sa voiture lorsque celle-ci explosa. Il venait à peine d’ouvrir la portière de son véhicule, selon d’autres sources, qu’une déflagration s’est produite. L’examen balistique a fait ressortir, a-t-on expliqué, qu’un engin meurtrier a été placé sous le siège du véhicule en question, puis relié à un téléphone portable. Le député fut blessé aux jambes. Actionné à distance ce type de bombes artisanales a fait déjà, à Boumerdès notamment, plusieurs victimes. Durant le mois d’août dernier, un officier de la BMPJ fut assassiné pour rappel, suite à ce diabolique procédé. La recrudescence de la violence ravive, c’est un euphémisme, l’angoisse des riverains. Et dans de nombreuses questions, la peur cède la place à la colère. Un jeune infirmier grince les dents, serre les points puis lance : “Mais que veulent-elles donc de plus, ces hordes islamistes ?”, crie-t-il, faisant allusion à la nouvelle forme de Rahma garantie aux terroristes. La commune de Corso était hier en émoi, après l’attaque terroriste ayant coûté la vie à ces deux citoyens. Comme tant d’autres victimes de l’hydre islamiste, “Saïd Boumazza et Boudjemaâ Arrar resteront gravés dans nos cœurs”. Réputés par leur modestie, ils ont participé au développement sportif de la commune”, rappelle-t-on.
Salim Haddou