A chacun son Aïd

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Parés de leurs plus beaux habits, ils étaient vraiment rayonnants ces petits anges qui ont accompagné leurs parents venus à l’abattoir dès sept heures, en ce matin du premier jour de l’Aïd, pour faire égorger leurs moutons.

Il y avait foule à l’abattoir d’Aokas. Exceptionnellement cette année, il y avait certes beaucoup de moutons, mais aussi quelques veaux, car l’abattage collectif d’un veau par plusieurs familles, est la nouvelle formule qui a fait son entrée dans la région. Cela leur fait faire des économies. D’autres familles, habituées pourtant à égorger, se sont abstenues cette fois de le faire, par manque de moyens financiers.

« Je fais des travaux de rénovation chez moi, et je considère cela prioritaire par rapport au mouton de l’Aïd. J’ai donc décidé de faire l’impasse, cette année, sur ce sacrifice car mes moyens ne me le permettent pas », dira Mohand, un journalier qui n’égorgera pas de mouton cette fois-ci. C’est la première fois d’ailleurs. N’empêche qu’il a fait une virée à l’abattoir, histoire de distraire son enfant. Ils sont très nombreux dans le cas de Mohand. Le mouton moyen d’une vingtaine de kilos était proposé à plus de trois millions de centimes. 

… L’association Azar au chevet des personnes âgées

Les membres de l’association Azar de Seddouk Ouadda a organisé mercredi dernier, soit deux jours avant l’Aïd, une visite au pensionnat des personnes âgées de la ville de Béjaïa. La délégation qui s’est déplacée par bus, loué à cet effet par l’association, a eu à égayer des personnes âgées, le temps d’une journée, car bien que prises en charge dans de bonne conditions, elles manquent visiblement d’affection et souffrent de solitude. « Notre geste a été très apprécié par les personnes âgées qui étaient heureux de nous accueillir et de recevoir nos cadeaux, bien que symboliques, composés d’une sacoche de toilette remise à chacun d’eux. On aurait aimé leur offrir des gâteaux et des effets vestimentaires, mais la réglementation du centre l’interdit. Ces personnes âgées nous ont montré aussi à quel point elles étaient toutes contentes de notre visite en prenant part à une petite fête qu’on a improvisée, certaines d’entre elles se sont adonnées à des applaudissements et à des déhanchements malgré leur âge avancé. Elles étaient heureuses et le montraient », dira Nabil Djellouah, le vice-président de l’association.  Les membres de l’association ont continué leur travail de bienfaisance en égorgeant, jeudi, la veille de l’Aïd, un mouton offert par un donateur au bénéfice de familles pauvres du village Seddouk Ouadda. « Une personne du village nous a fait don d’un mouton qu’on a égorgé et partagé en parts, jeudi dernier, et distribué le jour de l’Aïd. 15 familles dans le besoin ont reçu chacune une part », a souligné notre interlocuteur.

 A. Gana et L. Beddar

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