Béjaïa, ville d’histoire et de civilisation, a été le thème du colloque international organisé au campus d’Aboudaou, durant les journées d’hier et d’avant-hier, par la faculté des sciences humaines et sociales de l’université Abderrahmane Mira. Six sommités d’Histoire, dont cinq enseignants universitaires et un chercheur archéologue spécialiste de l’antiquité plus particulièrement de la Kabylie, venus du Portugal, de France, du Maroc et de Tunisie, ont animé des conférences aux cotés d’une quinzaine de professeurs et de maitres assistants des universités algériennes. Ces conférences avaient trait à « Béjaïa et sa région à travers les siècles », notamment du point de vue de l’histoire, de la société des sciences et de la culture. Ce thème retraçant le principal objectif de cette rencontre scientifique a été développé en ouverture, par le président du comité scientifique d’organisation, le professeur Djamil Aïssani. Les universitaires Salah Balzig, maître de conférences à l’université de Tunis, et Dominique Valérian, professeur à l’université de Lyon 2, qui ont eu à développer leurs thèses sur la ville de Béjaïa au moyen âge, ont fait des communications, chacun de son côté sur « les villes de Béjaïa et Tunis à l’ère des hafsides » et « la place de Béjaïa dans les réseaux d’échanges en méditerranée entre le 13e et le 14e siècles ». Il y a eu, également, la communication de Maria Da Garcia Ventura, présidente de l’institut de la culture ibéro-atlantique du Portugal, qui avait attiré l’attention de l’assistance du fait qu’elle traitait de Manuel Teixeira Gomez, ancien président du Portugal, qui s’était exilé avant de décéder, à Béjaïa au début des années 40. Ayant quitté son pays en 1925, l’exilé de Bougie y est arrivé en 1931, en tant que voyageur anonyme pour un séjour de quelques semaines, et y restera jusqu’à sa mort, soit dix ans plus tard. Ce fut l’une des plus importantes personnalités à être émerveillée par Bejaïa, au point d’y rester toute une décade, alors qu’au départ le séjour était programmé pour quelques semaines. L’assistance, en majorité estudiantine, a enrichi ses connaissances sur l’histoire de Béjaïa à travers les différentes communications faites lors de ce colloque hautement bénéfique et instructif. « Ce fut une réussite, d’autant plus qu’il y a eu la présence d’éminents spécialistes. L’affluence du 1er jour démontre que cette rencontre était intéressante, car les gens ont tendance à se désintéresser des conférences scientifiques. Je suis très satisfait », dira Dr Settar Ouatmani, président du comité d’organisation.
A. Gana
