Prenant la parole à son tour, Nna Hlima témoigna des massacres qui ont été commis dès le début de la révolution de Novembre 1954 : «ce furent des moments effroyables, la vie était devenue infernale pour les citoyens de notre village qui ont subi toutes sortes d’agressions et de tortures. Les soldats français ont réuni tous les villageois, dans cette placette où nous nous trouvons aujourd’hui, pour les punir, disaient-ils. Ils nous ont tabassés et torturés. Certains militaires, au même moment, mettaient nos maisons sens dessus dessous».
Nna Hlima continua de dérouler ses souvenirs : «Plusieurs personnes, du village et du dehors, ont été assassinés, Omar Meziane, Si Mohamed… et autres sont tombés les premiers, la liste fut longue. Je peux vous dire que nous avons subi tous les sévices possibles et imaginables de l’armée française. Aujourd’hui, nous ne demandons qu’un peu de considération pour nous survivants et pour tous ces martyrs. Nous ne voulons rien d’autre». «Les choses se sont beaucoup améliorées pour notre pays, dieu merci, mais ce fut grâce à l’abnégation de ces hommes qui reposent en paix dans ces tombes», a conclu Nna Hlima.