Par Cherif Amayas
Une campagne électorale est faite de meetings populaires, de sorties de proximité mais aussi et surtout de débats contradictoires. Or, ce dernier point est évacué de toutes les campagnes électorales. Ainsi, les algériens devront se contenter en regardant « Carnet de campagne » de l’ENTV, d’apercevoir des leaders politiques, qui dans un café qui dans une salle de classe ou une salle de cinéma, prononcer deux ou trois phrases qui résumeront une journée de campagne. Une chose à relever, cependant, c’est que grâce à la télévision, nous pouvons tout de même mesurer l’audience de tel ou tel autre parti, en fonction du nombre de citoyens présents durant les meetings. Il est vrai, également, que bon nombre de leaders politiques évitent de tenir des meetings, sachant d’avance le manque, voire l’absence, d’affluence des citoyens au vu de leur faible ancrage populaire. La mode, la « new-wave », consiste en l’organisation, dans le seul but de squatter l’ENTV et de prendre ainsi son temps d’antenne, de rencontres dites de proximité. Ainsi, on voit des chefs politiques, le regard hagard et désespéré tenter de tenir une conversation avec un citoyen dans un café ! Des gobelets de café sur la table, le responsable politique n’a cure du citoyen en face de lui, puisque, inlassablement, il cherche la caméra des yeux. Et une activité une ! L’unique devrait, dans le cadre du servie public et de la formation citoyenne et civique, organiser des face-à-face entre dirigeants politiques. C’est ce genre de débats qui pourrait faire la différence et édifier les citoyens sur les idées des uns et des autres. Des débats politiques menés pour des journalistes professionnels, et non par ceux qui posent des questions bateaux afin de tendre la perche. Imaginons Louiza Hanoune, « cuisinée » par un journaliste ou dans un débat avec un adversaire politique. Comment pourra-t-elle expliquer la contradiction dogmatique et idéologique de son parti. Louiza ne cesse de claironner son nationalisme, tout en étant trotskyste donc internationaliste. Louiza nous parle de souveraineté nationale, quant, il y a quelques années, elle appelait à l’intervention étrangère par le truchement d’une commission d’enquête. Louiza parle de République et de l’Algérie debout, quant elle a signé avec ses amis de l’époque, « le contrat de Rome » dans une église de la communauté de Sant Egidio. Mais Louiza et ses semblables préfèrent les deux minutes de la tété dans « Daftar El Hamla ». Cela évite de débattre et permet une présence … médiatique.
Ch.A.